
« Le progrès n’est pas dans la découverte seule, mais dans la manière dont l’humanité s’en empare. »
Auguste LUMIERE
né le 19 Octobre 1862
LETTRE HEBDOMADAIRE – 19/10/2025
CETTE SEMAINE
Une bonne moitié du CAC40 dont les stars du luxe Hermes et Kering, les équipementiers automobiles Forvia et Michelin publieront leurs résultats. Aux USA les entreprises technologiques US dominent la semaine. Netflix, Tesla et Amazon constituent la première vague des membres à forte capitalisation du Magnificent 7, mais d’autres entreprises comme le géant pétrolier Halliburton et l’entreprise de défense Lockheed publient également leurs résultats. Au Royaume-Uni, Unilever et InterContinental Hotels, entre autres, publient leurs résultats commerciaux.
Le PIB Chinois et les données sur l’inflation, au Royaume-Uni, au Japon et aux États-Unis seront également publiées, ces dernières ayant été retardées en raison de la fermeture du gouvernement. La prochaine décision de la Réserve fédérale (Fed) est prévue dans un peu plus d’une semaine, ce rapport devrait donc jouer un rôle clé dans les délibérations du comité de la Fed.
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A L’AFFICHE : Le Redressement Economique
du Portugal
Longtemps perçu comme l’un des maillons faibles de la zone euro, le Portugal incarne désormais un exemple de redressement économique salué dans toute l’Europe.
À la suite de la crise de la dette souveraine des années 2010, qui avait conduit le pays au bord de la faillite et sous la tutelle de la « troïka » (BCE, FMI, Commission européenne), le Portugal a su rétablir la confiance, assainir ses comptes publics et transformer la structure même de son économie.
En 2025, alors que la plupart des grandes économies européennes affrontent une croissance ralentie et des déficits persistants, le Portugal affiche un excédent budgétaire supérieur à 3 % du PIB, une dette publique en dessous de 100 % du PIB, et une croissance résiliente avoisinant 2 %.
Comment ce petit pays de dix millions d’habitants est-il parvenu à une telle métamorphose ?
De la crise de la dette au sursaut national : les années de rigueur et de réformes (2011–2015)
Le Portugal a connu, entre 2011 et 2014, l’une des plus graves crises économiques de son histoire contemporaine.
Endetté à hauteur de 130 % du PIB, avec un déficit budgétaire de 7,4 % et un chômage dépassant 15 %, le pays dut accepter un plan de sauvetage de 78 milliards € en échange d’un programme de rigueur sans précédent.
Les réformes imposées furent drastiques :
➡️ privatisations massives (Energias de Portugal, ANA Aéroports, Banque publique Caixa) ;
➡️ hausse des impôts (TVA portée à 23 %, IR augmenté de près de 40 %) ;
➡️ suppression du 13ᵉ et 14ᵉ mois pour les fonctionnaires, gel des salaires et non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux ;
➡️ réduction de 10 % des effectifs publics et allongement du temps de travail à 40 heures.
Cette période, d’une rigueur exceptionnelle, a profondément marqué la société portugaise.
Mais elle a permis de restaurer la crédibilité financière du pays et de regagner la confiance des marchés.
À partir de 2015, le Portugal engage une inflexion :
➡️ la politique d’austérité cède progressivement la place à une stratégie de relance inclusive, axée sur le soutien à la demande intérieure et la montée en gamme productive.
➡️ Hausse du salaire minimum, revalorisation des retraites modestes, élargissement des minima sociaux et création d’un tarif social de l’énergie témoignent d’une volonté de réconcilier discipline budgétaire et cohésion sociale.
Le redressement économique et social : les fondements d’une croissance résiliente (2016–2025)
Une trajectoire macroéconomique exemplaire avec des résultats spectaculaires.
➡️ Entre 2014 et 2025, la dette publique est passée de 130 % à 99 % du PIB, tandis que le pays enregistre deux années consécutives d’excédents budgétaires.
➡️Le taux de chômage s’est établi à 6,2 % en 2025, son plus bas niveau depuis quinze ans, et l’inflation s’est stabilisée autour de 2 %, conforme à l’objectif de la BCE.
➡️ Le PIB continue de progresser à un rythme solide : +1,9 % en 2025 selon le Boletim Económico du Banco de Portugal, après +2,1 % en 2024 et une prévision de +2,2 % pour 2026.
➡️ Cette croissance repose avant tout sur la demande interne, soutenue par la vigueur du marché du travail et la progression du revenu disponible des ménages (+8,5 % sur un an).
➡️ Le taux d’épargne atteint 12,6 % du revenu, un record depuis 2003, et permet une consommation stable malgré la prudence des ménages.
L’autre moteur du redressement est l’investissement.
Grâce au Plan de Relance et de Résilience (PRR) financé par la Commission européenne, le Portugal bénéficie de 16,3 milliards € de subventions et 5,9 milliards € de prêts, soit 7,7 % du PIB.
Ce plan vise à accélérer la transition écologique et numérique (42 % pour le climat, 21 % pour le digital) et à renforcer la compétitivité à travers plus de 2,8 milliards € consacrés à la recherche et à l’innovation.
Près de 3,7 % du PIB d’investissements publics sont ainsi déployés sur 2025–2026.
Cette dynamique favorise l’essor de nouveaux secteurs :
➡️ énergies renouvelables (notamment hydrogène vert) ;
➡️ technologies de l’information et du digital ;
➡️ industrie automobile et aéronautique ;
➡️ textile et design haut de gamme.
Le système financier, renforcé et recapitalisé, alimente le crédit à l’économie dans un environnement de taux redevenus favorables.
L’emploi atteint en 2025 son plus haut niveau depuis 2011, avec une croissance de +2,9 % des effectifs. Les créations proviennent du tourisme, des services techniques, de la recherche et du conseil.
En parallèle, le marché immobilier reste bouillonnant : le prix moyen au m² a augmenté de 17,2 % sur un an, tiré par l’afflux d’investisseurs étrangers et la rareté de l’offre.
Le gouvernement tente d’y répondre par une politique de logement social et étudiant incluse dans le PRR.

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Un modèle européen de discipline et d’équilibre
Le Portugal est aujourd’hui considéré comme un modèle d’équilibre macroéconomique. Son succès repose sur une combinaison inédite de rigueur budgétaire, réformes structurelles, politiques sociales progressistes et vision stratégique à long terme.
Loin de se limiter à la réduction des déficits, la stratégie portugaise a consisté à restaurer la confiance collective : confiance des investisseurs dans la soutenabilité des finances publiques, confiance des ménages dans la stabilité de l’emploi et confiance de l’Union européenne dans la capacité du pays à se moderniser.
Loin de se limiter à la réduction des déficits, la stratégie portugaise a consisté à restaurer la confiance collective : confiance des investisseurs dans la soutenabilité des finances publiques, confiance des ménages dans la stabilité de l’emploi et confiance de l’Union européenne dans la capacité du pays à se moderniser.
Dans son ouvrage Portugal in the 21st Century, l’économiste Susana Peralta souligne que cette réussite repose sur trois piliers : ➡️ une économie des services ouverte et compétitive ; ➡️ un État social modernisé, capable de concilier efficacité et équité ; ➡️ une identité européenne assumée, catalyseur de stabilité et d’investissement.
Le Portugal a su se transformer sans renier sa cohésion sociale, contrairement à d’autres pays du Sud de l’Europe. La prudence budgétaire a été perçue non comme une fin en soi, mais comme un moyen de garantir la souveraineté économique et la justice sociale.
Ainsi, le « miracle portugais » n’est pas un hasard : il résulte d’une volonté politique constante, d’un usage judicieux des fonds européens et d’un consensus national autour du redressement. |

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« La foi n’est pas le contraire
de la raison.
C’est la confiance en quelque chose que la raison ne peut pas totalement prouver. »
Kirk CAMERON
né le 12 Octobre 1970
LETTRE HEBDOMADAIRE – 12/10/2025
CETTE SEMAINE
Alors que les marchés boursiers américains atteignent de nouveaux records, la saison des résultats financiers aux États-Unis et en France démarre véritablement cette semaine.
Aux USA, sont attendues les publications des chiffres du troisième trimestre (T3) des banques et en France, entre autres, celles de, LVMH, Danone, Essilor. Les données sur les entreprises britanniques sont également nombreuses, notamment celles du constructeur immobilier Bellway, de la société minière Rio Tinto et de l’opérateur hôtelier Whitbread.
Les chiffres importants de l’inflation américaine seront toujours publiés cette semaine malgré la fermeture des services publics, mais les chiffres hebdomadaires des demandes d’allocations chômage devraient être retardés.
Enfin, l’indice Zew Allemand, sera attentivement scruté après les mauvais chiffres de production industrielle publiés la semaine dernière.
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A L’AFFICHE : L’Industrie Spatiale Mondiale
L’économie spatiale n’est plus un domaine réservé aux grandes agences nationales ou aux programmes militaires : elle constitue désormais un pilier de la croissance technologique mondiale. Portée par la révolution du New Space, la baisse spectaculaire des coûts de lancement et l’explosion de la demande en connectivité, observation terrestre et services de données, l’industrie spatiale est entrée dans une nouvelle ère, à la fois industrielle et numérique.
Entre 2024 et 2025, le marché spatial mondial a atteint une valeur estimée entre 600 et 613 milliards de dollars (Md$), selon la Space Foundation et Payload Space, en croissance annuelle de près de +8 %, confirmant son statut de secteur stratégique à la fois pour la souveraineté des États et pour l’innovation économique. Les prévisions convergent vers un franchissement du millier de milliards (1 000 Md$) avant 2033, voire 1 800–2 000 Md$ à l’horizon 2040, selon PwC.
Une industrie à double nature : entre puissance publique et expansion commerciale
Historiquement, le spatial s’est construit autour des grandes agences (NASA, ESA, CNES, CNSA, Roscosmos, JAXA), soutenues par des budgets étatiques colossaux.
En 2024, les dépenses publiques mondiales liées à l’espace ont atteint environ :
➡️135 milliards de dollars, dont près de 80 milliards pour les seuls États-Unis, 20 milliards pour la Chine et environ 7 milliards pour le Japon.
Ces montants reflètent la montée en puissance du spatial comme composante essentielle de la sécurité nationale : communications sécurisées, observation, navigation, renseignement ou défense anti-satellite.
➡️ L’Europe, via l’ESA et ses États membres, renforce également ses ambitions autour de programmes structurants : Ariane 6, Galileo (positionnement) et Copernicus (observation). La Commission européenne plaide désormais pour une autonomie stratégique spatiale, condition de sa compétitivité technologique face aux États-Unis et à la Chine.
Si l’impulsion publique reste décisive, la dynamique de croissance est désormais dominée par le privé.
En 2024, près de 78 % des revenus spatiaux provenaient d’acteurs commerciaux, un record historique.
➡️ L’émergence de SpaceX, Rocket Lab, OneWeb, Planet Labs ou Spire Global illustre cette transition vers un modèle d’innovation rapide, porté par le capital-risque et la miniaturisation des technologies.
➡️ Les coûts de lancement ont chuté de plus de 90 % en vingt ans, faisant exploser le nombre de satellites mis en orbite : plus de 3 700 satellites devraient être lancés chaque année d’ici 2030, contre à peine 200 au début des années 2010.
Le New Space a ainsi ouvert la voie à un modèle où les entreprises privées assurent la majeure partie des services orbitaux, tout en demeurant étroitement liées aux agences publiques par les contrats gouvernementaux.
Une segmentation sectorielle marquée par la domination des services et de la donnée
Le segment amont (construction de satellites, lanceurs, stations au sol) représente environ 35 % de la valeur totale du secteur.
➡️ En 2024, la planète a connu un record de 261 lancements, dont plus de la moitié réalisés par SpaceX. Les nouveaux lanceurs Vulcan, New Glenn et Ariane 6 marquent l’entrée dans une ère de réutilisation et de rationalisation industrielle.
➡️ Le marché de la fabrication et des services de lancement est évalué à 6–7 milliards de dollars aujourd’hui et pourrait dépasser 10 milliards d’ici 2030, tiré par la multiplication des constellations. Si les méga-constellations (Starlink, Kuiper, OneWeb) dominent les volumes, les satellites lourds (>500 kg) concentrent environ 70 % de la valeur économique.
Le cœur de la croissance réside dans l’aval, c’est-à-dire les applications et services dérivés des infrastructures orbitales : connectivité, navigation (PNT), observation, traitement de données.
➡️ Le marché du satellite de communication (SatCom) atteignait 93,7 Md$ en 2024 et pourrait dépasser 210 Md$ en 2033 (+9,4 %/an).
➡️L’observation de la Terre (EO) passera de 6,8 Md$ à 13,6 Md$ (+8 %/an), portée par la demande en suivi climatique, agricole et assurantiel.
➡️ Les services d’analytique et logiciels pèsent déjà près de 45 % de la valeur des solutions EO commerciales.
L’intégration de l’IA, du cloud et des jumeaux numériques transforme l’espace en source de données structurantes pour l’économie numérique. Dans ce contexte, des acteurs comme Palantir, Planet Labs ou BlackSky développent des plateformes de traitement en temps réel des images et des signaux spatiaux.

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« L’espoir n’est pas la conviction que quelque chose aura une issue favorable, mais la certitude que cela a un sens, quoi qu’il advienne.»
Václav Havel
né le 5 Octobre 1936
LETTRE HEBDOMADAIRE – 05/10/2025
CETTE SEMAINE
Le shutdown du gouvernement américain se poursuit, mais la semaine prochaine marquera le début de la saison des résultats avec la publication des derniers chiffres de Delta Air Lines. BlackRock suivra, puis les banques américaines publieront leurs rapports la semaine prochaine.
Au Royaume-Uni, le géant pétrolier Shell publiera ses résultats pour le troisième trimestre (T3), qui seront particulièrement attendus compte tenu de la récente faiblesse des prix du pétrole et de la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (OPEP+) de continuer à augmenter leur production.
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A L’AFFICHE : Le Secteur des Editeurs de Logiciel Entreprise
Le secteur des applications d’entreprise, qui regroupe l’ERP, le CRM, la gestion des ressources humaines (HCM), la supply chain digitale (SCM), l’analytics et les plateformes cloud, constitue aujourd’hui l’un des piliers de la transformation numérique mondiale.
Les organisations publiques et privées, qu’il s’agisse de grands groupes industriels, de banques, de distributeurs ou d’acteurs de la santé, ont désormais recours à ces logiciels pour automatiser leurs processus, fiabiliser leurs données et accélérer la prise de décision.
Le marché, où se distinguent des acteurs comme SAP, Oracle, Microsoft, Salesforce ou Workday, connaît une dynamique exceptionnelle, à la fois en volume et en rythme de croissance. Pourtant, cette expansion, tirée par le cloud et l’intelligence artificielle, se heurte également à des contraintes de coûts, de souveraineté et de concurrence accrue.
Un marché en expansion rapide
La première caractéristique de ce secteur est sa croissance soutenue. En 2024, la taille du marché mondial des applications d’entreprise s’élève à environ 263,8 milliards de dollars.
➡️ Selon les projections, il devrait plus que doubler pour atteindre 517,3 milliards de dollars en 2030, soit un taux de croissance annuel moyen supérieur à 12 %.
➡️ D’autres estimations prolongées jusqu’en 2034 confirment cette tendance, avec une projection à 761,7 milliards de dollars et un rythme de croissance proche de 11,7 % par an.
Ces chiffres illustrent l’attractivité d’un marché qui, après le doublement des dépenses logicielles mondiales entre 2020 et 2024 (de 529 milliards à plus de 1 100 milliards de dollars), continue de bénéficier d’une expansion structurelle, nourrie par les investissements numériques massifs des entreprises.
La dynamique n’est toutefois pas homogène.
➡️ Le cœur historique de l’ERP, centré sur la finance, la logistique et la production, progresse de manière plus modérée, autour de 5 à 6 % par an.
➡️ En revanche, les segments les plus récents, en particulier le Cloud ERP, le CRM et le HCM, connaissent des croissances à deux chiffres. Le marché du Cloud ERP, par exemple, est estimé entre 58 et 88 milliards de dollars en 2024 et devrait croître à un rythme annuel supérieur à 14 %, reflet d’un mouvement massif de migration des systèmes traditionnels vers le SaaS.
➡️De même, le segment des solutions RH, évalué à 59 milliards de dollars en 2024, affiche une croissance annuelle moyenne de 11,7 %, portée par la digitalisation des processus de gestion des talents et par la pénurie mondiale de main-d’œuvre qualifiée.
Segmentation fonctionnelle et déploiement
L’analyse du marché par grandes familles logicielles montre une structure équilibrée, mais dominée par deux piliers.
➡️ L’ERP représente en 2024 plus de 29 % du marché des applications, constituant le socle des systèmes d’information des organisations.
➡️ Le CRM suit de près avec une part de 26 %, reflet de l’importance stratégique accordée à la relation client dans un contexte de concurrence accrue et de personnalisation des services.
➡️ Viennent ensuite les solutions d’analytics et de business intelligence, qui répondent à la demande croissante de pilotage en temps réel, et les suites de supply chain, indispensables à l’heure où la résilience logistique est devenue un enjeu majeur.
À cette segmentation fonctionnelle s’ajoute un clivage fondamental en termes de déploiement.
➡️ En 2024, plus de la moitié du marché (environ 55 %) repose déjà sur des solutions cloud, contre une minorité encore déployée on-premises. Le cloud est non seulement majoritaire en flux, mais aussi le vecteur de croissance le plus rapide, avec un rythme projeté proche de 14 % par an entre 2025 et 2034.
Ce basculement reflète la préférence croissante des entreprises pour les modèles de consommation flexibles, qui réduisent les investissements initiaux et offrent une évolutivité immédiate.

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« Lorsque vous voyez un homme de valeur, cherchez à lui ressembler. Quand vous voyez un homme dépourvu de valeur, examinez vous vous-même. »
Confucius
né le 28 Septembre 551 av J.-C
LETTRE HEBDOMADAIRE – 28/09/2025
CETTE SEMAINE
Les chiffres de l’emploi aux États-Unis domineront l’actualité cette semaine, avec la publication du rapport ADP, des chiffres mensuels JOLTS, des demandes hebdomadaires d’allocations chômage, puis des emplois non agricoles (NFP) vendredi. Même les indices des directeurs d’achat (PMI) de l’ISM seront surveillés afin de voir si les sous-indices de l’emploi fournissent des informations supplémentaires.
Les résultats intermédiaires de Tesco et le dernier rapport trimestriel de Nike seront les temps forts de la semaine en matière d’actualités corporate.
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A L’AFFICHE : Le Secteur Mondial
des Equipementiers Telecom
Les équipements de réseaux télécoms représentent l’infrastructure invisible mais essentielle de l’économie numérique mondiale. Routeurs, commutateurs, antennes 5G, systèmes optiques et solutions logicielles assurent la transmission des données, la connectivité des entreprises et l’accès des particuliers à Internet.
Ce marché, auquel Nokia appartient aux côtés de Huawei, Ericsson, Cisco, ZTE, Ciena et d’autres, connaît une dynamique contrastée :
➡️ D’un côté, une demande croissante de connectivité tirée par la 5G, l’IoT et le cloud ;
➡️ De l’autre, une forte cyclicité, des coûts d’investissement élevés et une pression concurrentielle exacerbée par les enjeux géopolitiques.
Un marché en forte croissance, porté par la 5G, l’IoT et la transformation numérique
Le marché mondial des équipements télécoms était évalué à :
➡️Environ 315 Md USD en 2024, avec une projection de croissance à 603 Md USD en 2034 (TCAC 7,5 %);
➡️ D’autres estimations, selon Market Research Future, le situent encore plus haut, à 789 Md USD en 2024 et 1 123 Md USD en 2032 (TCAC 4,1 %);
➡️ Enfin, le seul segment des infrastructures de réseau était évalué à 95,2 Md USD en 2022 et devrait atteindre 168,5 Md USD en 2032 (TCAC 5,8 %).
Ces estimations reflètent des méthodologies différentes mais convergent sur une perspective de croissance continue et soutenue jusqu’en 2030–2034.
Plusieurs facteurs structurent cette croissance :
➡️ Le déploiement de la 5G : plus de 320 réseaux 5G étaient opérationnels fin 2024, couvrant déjà 55 % de la population mondiale;
➡️ La montée en puissance de l’IoT et du cloud computing : les appareils connectés, les applications industrielles et les services cloud nécessitent des infrastructures robustes;
➡️ La transformation numérique des entreprises et des administrations : villes intelligentes, e-santé, e-gouvernement et cybersécurité créent de nouvelles opportunités d’équipement;
➡️ La demande de capacité et de fiabilité : l’explosion du trafic data, en particulier liée à l’IA et aux data centers hyperscale, stimule la demande en réseaux optiques et en routage IP.
Une segmentation diversifiée : du RAN aux data centers
➡️ Le RAN, pilier historique mais cyclique : Le Radio Access Network (RAN) reste le segment le plus important mais en ralentissement. Après un pic en 2021, la croissance de la 5G en Amérique du Nord et en Asie de l’Est s’est stabilisée. Les perspectives se déplacent vers la 5G Standalone (SA) et les réseaux privés industriels, en forte croissance.
➡️ L’optique et l’IP-routing, stimulés par l’IA et le cloud : Les besoins de Data Center Interconnect (DCI) et de backbone IP progressent fortement
- +14 % pour l’optique en Amérique du Nord début 2025.
- Croissance annuelle du marché du routage IP haut de gamme autour de +10 %. Les acteurs spécialisés comme Ciena ou diversifiés comme Nokia (après Infinera) bénéficient du supercycle IA.
➡️ Le cœur de réseau et les logiciels : La 5G SA entraîne une demande accrue de cœurs virtualisés, d’orchestration cloud-native et de solutions OSS/BSS. Les marges sont plus élevées mais la concurrence s’étend aux hyperscalers (AWS, Google, Microsoft).
➡️ L’accès fixe et les solutions alternatives : La fibre est désormais la première technologie fixe dans l’OCDE (44,8 % des abonnements en 2023, contre 28 % en 2019). Le Fixed Wireless Access (FWA 5G) progresse en parallèle, surtout dans les zones rurales.

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« L’histoire humaine devient de plus en plus une course entre l’éducation et la catastrophe. »
H. G. WELLS
né le 21 septembre 1866
LETTRE HEBDOMADAIRE – 21/09/2025
CETTE SEMAINE
Après la baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) la semaine dernière, l’attention se porte cette semaine sur d’autres indicateurs économiques, à savoir les indices des directeurs d’achat (PMI).
Mardi est la journée mondiale des PMI, mais les principaux indices à surveiller pour la plupart des traders seront ceux de l’Allemagne, du Royaume-Uni et des États-Unis. Les commandes de biens durables fournissent un autre aperçu de la santé de l’économie américaine.
La semaine s’achève avec l’indice de consommation personnelle (PCE) et l’indice des prix qui y est associé. Bien qu’il s’agisse de la mesure de l’inflation préférée de la Fed, le marché continue de se concentrer davantage sur l’indice des prix à la consommation (IPC) publié en début de mois.
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A L’AFFICHE : Le Secteur Mondial
des Poids Lourds
Le secteur mondial des poids lourds, entre tradition diesel et révolution énergétique, occupe une place stratégique dans l’économie mondiale, à la fois comme pilier logistique des chaînes de valeur et comme vecteur de transition énergétique.
Un marché de taille mondiale en expansion
Le marché des poids lourds (heavy-duty trucks) représentait en 2024-2025 entre 195 et 259 milliards de dollars, selon les sources. La croissance attendue est robuste, avec un taux annuel de 4,6 % à 8,2 % jusqu’à 2030-2034.
➡️ Cette expansion traduit la demande croissante de transport routier dans un monde dominé par l’e-commerce et la logistique rapide.
➡️ Les cycles restent sensibles à la conjoncture, mais la tendance structurelle est au renouvellement des flottes sous contrainte réglementaire (réduction des émissions de CO₂ en Europe, normes EPA aux États-Unis).
Une répartition géographique contrastée
La répartition géographique du marché révèle une domination croissante de l’Asie-Pacifique.
➡️ L’Asie-Pacifique est leader avec 47 % du marché et une croissance prévue supérieure à 9 % par an. La Chine y joue un rôle central, à travers la production de camions lourds diesel mais aussi l’émergence accélérée de modèles au gaz naturel liquéfié et électriques.
➡️ L’Amérique du Nord demeure un pilier, représentant environ 35 à 38 % du marché, grâce à une demande soutenue en classe 8, stimulée par les investissements publics en infrastructures et par le phénomène de « pre-buy » : les transporteurs achètent massivement avant l’entrée en vigueur de nouvelles normes EPA en 2027.
➡️ L’Europe, bien que plus contrainte par les coûts et la fiscalité carbone, reste un marché sophistiqué où l’innovation – notamment en matière de camions électriques longue distance et de solutions hydrogène – attire des capitaux stratégiques.
La structure du marché et la domination des grands constructeurs
La structure du marché se caractérise par une forte concentration autour de quelques leaders
➡️ Daimler Truck, Volvo Group, PACCAR et Traton/Volkswagen dominent le paysage occidental,
➡️ tandis que les géants asiatiques – Dongfeng, FAW, Sinotruk, Isuzu, Hino, Tata Motors – captent plus de la moitié des volumes mondiaux.
À eux seuls, les cinq premiers constructeurs concentrent environ 55 % des ventes.
Si le modèle économique historique repose encore sur le diesel – qui représente entre 69 % et 84 % des ventes selon les études –, les segments en croissance se situent ailleurs.
➡️ Les camions de plus de 15 tonnes pèsent aujourd’hui près de 61 % du marché, mais les véhicules de 10 à 15 tonnes, adaptés aux usages urbains, connaissent la croissance la plus rapide, à près de 9,5 % par an.
➡️ Dans le même esprit, les tracteurs routiers représentent déjà près de la moitié des ventes et devraient continuer de croître de plus de 10 % par an.

Transition énergétique et diversification des motorisations
C’est toutefois sur la propulsion que se joue la rupture la plus décisive.
⛽ Le Diesel reste un socle de rentabilité avec encore 69–84 % des ventes en 2024
⚡ Les camions électriques à batterie ne représentent encore qu’une fraction marginale des ventes, mais leur croissance attendue dépasse 38 % par an d’ici 2030, d’abord sur les trajets urbains et régionaux (classe 7), où les cycles d’utilisation sont prévisibles et où l’infrastructure de recharge se déploie le plus vite.
🫧 L’hydrogène, encore balbutiant, se positionne comme une option crédible pour le long-courrier, notamment en Asie où les corridors logistiques pilotes sont déjà opérationnels.
💨 Parallèlement, le gaz (CNG/LNG) s’impose comme une technologie-pont, particulièrement en Chine où plus de 150 000 poids lourds LNG circulaient en 2024, soit environ 17 % du parc neuf.
Les catalyseurs de croissance sont multiples :
➡️ La poussée de l’e-commerce,
➡️ Les investissements publics massifs (IIJA aux États-Unis, plans verts européens, initiatives chinoises),
➡️ Ou encore l’exigence réglementaire qui impose des réductions drastiques d’émissions de CO₂ (-90 % en Europe d’ici 2040).
Mais ces moteurs s’accompagnent de vents contraires significatifs :
⚠️ Coût d’acquisition encore prohibitif des modèles électriques ou hydrogène (deux à trois fois celui d’un diesel),
⚠️ Dépendance aux infrastructures énergétiques (stations de recharge et H₂, dont les besoins se chiffrent en dizaines de milliards de dollars),
⚠️Et incertitudes liées aux tensions commerciales (hausse des droits de douane américains sur les composants chinois, pression sur les marges des OEM).
Pour l’investisseur, les opportunités se situent à plusieurs niveaux :
➡️ Les constructeurs intégrés (Daimler, Volvo, PACCAR, Traton) pour leur capacité d’exécution et de cash-flow ;
➡️ Les équipementiers et fournisseurs « picks & shovels » de la transition (batteries LFP, power electronics, infrastructures de recharge et hydrogène) ;
➡️ Enfin les acteurs du numérique capables de capter une partie croissante de la valeur ajoutée via la gestion de données et la maintenance connectée.
En résumé, le secteur mondial des poids lourds est aujourd’hui à la croisée des chemins : encore dominé par le diesel, mais tiré vers l’avant par la convergence de la réglementation, des technologies et des usages logistiques. Le pari des investisseurs sera d’identifier, dans ce mouvement d’ampleur, les acteurs capables non seulement de traverser le cycle, mais surtout de monétiser l’avenir « zéro émission » de la logistique mondiale.

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« La tyrannie la plus efficace n’est pas celle qui use de la force pour assurer l’uniformité,
mais celle qui supprime la conscience d’autres possibles. »
Allan BLOOM
né le 14 septembre 1930
LETTRE HEBDOMADAIRE – 14/09/2025
CETTE SEMAINE
La décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) concernant les taux d’intérêt mercredi occupera le devant de la scène cette semaine. Une baisse de 25 points de base est pratiquement acquise, mais l’élément clé sera la façon dont le comité évaluera les perspectives pour le reste de l’année.
Les données britanniques occuperont également le devant de la scène, avec les chiffres habituels sur l’inflation, l’emploi et les ventes au détail. La Banque d’Angleterre (BoE) et la Banque du Japon (BoJ) se réuniront également, mais aucun changement n’est attendu.
Par ailleurs, après la trêve estivale, quelques mouvements sont attendus dans le domaine des résultats des entreprises, avec la publication des résultats semestriels du géant britannique de la distribution Next et ceux de FedEx aux États-Unis.
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A L’AFFICHE : Fiche Pays : Le Venezuela
Le Venezuela de 2025 est à la fois une puissance énergétique en déclin et un État en crise profonde. Assis sur les plus grandes réserves pétrolières mondiales (plus de 300 milliards de barils), il connaît un effondrement politique, économique et social sans précédent :
➡️ près de 8 millions de citoyens ont fui le pays,
➡️ son PIB a chuté de 80 % depuis 2013,
➡️ et son régime est contesté tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Pourtant, sa position géographique et ses ressources le placent au centre d’un affrontement stratégique impliquant les États-Unis, la Chine, la Russie et l’Iran.
Une vie politique verrouillée, marquée par la répression
Le 28 juillet 2024, Nicolás Maduro a revendiqué un troisième mandat avec 51,2 % des voix contre 44,2 % pour Edmundo González. Pourtant, la plupart des observateurs internationaux et les procès-verbaux collectés par l’opposition attestent d’une victoire de González. Cette fraude électorale a entraîné des manifestations réprimées dans le sang et l’incarcération de près de 2 000 prisonniers politiques, un record dans l’hémisphère occidental.
Le pouvoir repose sur le contrôle de l’appareil coercitif : environ 123 000 militaires actifs et 220 000 miliciens bolivariens. L’armée bénéficie d’un soutien stratégique accru de la Russie et de l’Iran (drones armés, coopération en cybersécurité), renforçant la survie du régime. L’État est gouverné par décrets, comme en témoigne l’état d’urgence économique d’avril 2025, qui permet à Maduro de réallouer des fonds et d’augmenter la dette sans contrôle parlementaire.
Une économie en récession, dépendante du pétrole et étranglée par les sanctions
Après une croissance modeste en 2022-2024 (3 %, 4 % et 5,3 %), l’économie replonge : le PIB 2025 devrait reculer de –4 % et l’inflation dépasser 250 %
⚠️ Inflation & monnaie : Le taux officiel du bolívar est passé de 52 Bs/USD fin 2024 à 120 Bs/USD en juillet 2025, tandis que le marché noir dépasse 150 Bs/USD. Le FMI projette une inflation comprise entre 254 % et 530 %.
⚠️ Pétrole : La production est tombée à 820 000 barils/jour en 2025, contre 893 000 en 2024. La révocation par Washington des licences spéciales a forcé le retrait des majors (Chevron, Total, Repsol), laissant PDVSA s’appuyer sur des acteurs plus petits, moins qualifiés et sous-capitalisés.
⚠️ Commerce extérieur : Les exportations se dirigent surtout vers l’Asie, mais avec des rabais de 20 à 30 %. Les États-Unis appliquent désormais une taxe de 25 % aux pays qui importent du brut vénézuélien.
⚠️ Dette & finances publiques : Le pays reste en défaut depuis 2017. La dette extérieure avoisine 150 Mds USD. Le budget 2025 (906 Mds Bs, ≈ 19 Mds USD à l’adoption) a fondu à ≈ 9 Mds USD mi-année en raison de la dévaluation, avec de lourdes coupes dans l’éducation (–17 %), la santé (–28 %) et la sécurité sociale (–30 %)
Une société exsangue et un exode massif
La crise sociale est dramatique. La population du Venezuela, estimée à 31,2 millions en 2025, est amputée par l’exode : 7,8 à 8 millions de personnes ont fui, principalement vers la Colombie (2,9 M), le Pérou (1,5 M), le Brésil (568 000), l’Équateur (445 000) et les États-Unis (600 000).
Le salaire minimum officiel reste à 130 Bs/mois (≈ 1,4 USD), complété par des primes d’environ 160 USD, couvrant à peine 20 % du panier alimentaire. Plus de la moitié des travailleurs survivent dans l’économie informelle. La pauvreté touche plus de 50 % des habitants, et la dépendance aux transferts de la diaspora (≈ 5 Mds USD/an) constitue un filet vital.

Une scène géopolitique sous tension : Washington face à Caracas et ses alliés
Le Venezuela est devenu un nœud de tensions mondiales :
⚡ États-Unis : L’administration Trump a adopté une stratégie de « maximum pressure » en 2025 : retrait des licences pétrolières, sanctions renforcées et déploiement naval en mer des Caraïbes. Des incidents récents incluent des frappes US contre des vedettes vénézuéliennes liées au narcotrafic (11 morts)et le survol dangereux de navires américains par des avions militaires vénézuéliens
✅ Alliés extra-régionaux : La Russie fournit un soutien militaire, l’Iran des drones et la Chine a envoyé un navire-hôpital en Amérique latine dans une démonstration de présence face aux États-Unis
⚡ Pays voisins :
➡️ Avec la Colombie, les relations sont marquées par la lutte contre les trafics (drogue, or illégal).
➡️ Avec le Guyana, le différend territorial sur l’Essequibo (160 000 km² riches en pétrole offshore) reste explosif et devant la CIJ.
➡️ Le Brésil s’oppose à l’adhésion du Venezuela au BRICS+, considérant Maduro illégitime.
L’hypothèse d’une intervention militaire américaine et l’impact sur le pétrole
Une intervention militaire américaine directe — bien que jugée peu probable à grande échelle — aurait un effet immédiat sur les marchés pétroliers mondiaux. Déjà, la simple présence de trois destroyers US a ajouté une prime de risque de 0,8 % au Brent début septembre 2025.
En cas de frappes élargies ou de blocus naval, plusieurs scénarios émergent :
➡️ Court terme : Selon EBSCO, Le Brent pourrait dépasser les 80–90 USD/baril (contre ≈ 68 USD prévu par Fitch pour 2025, en raison des craintes de perturbations dans la ceinture de l’Orénoque et dans les routes maritimes caraïbes.
➡️ Moyen terme : Les importateurs asiatiques (Chine, Inde) seraient contraints de réduire leurs achats, aggravant la contraction des revenus de Caracas.
➡️ Effet global : Les tensions renforceraient la perception du Venezuela comme une « zone rouge énergétique », accroissant la volatilité des prix et la prime de risque géopolitique, alors que les équilibres OPEP+ sont déjà fragiles.
Sur le plan géopolitique, le Venezuela cristallise la rivalité entre Washington et l’axe sino-russe-iranien, dans une région historiquement considérée comme l’« arrière-cour » des États-Unis. Une intervention militaire américaine, même limitée, bouleverserait les équilibres pétroliers mondiaux en faisant bondir les prix, confirmant une fois encore que le destin du Venezuela dépasse ses frontières et touche directement la stabilité énergétique et géopolitique globale.

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« Je sais que j’ai le corps d’une femme faible et frêle,
mais j’ai le cœur et l’estomac
d’un roi… »
Élisabeth Iʳᵉ
né le 7 septembre 1533
LETTRE HEBDOMADAIRE – 07/09/2025
CETTE SEMAINE
Cette semaine, l’attention se porte à nouveau sur l’inflation, avec la publication des chiffres mensuels aux États-Unis et en Chine, ainsi que la dernière décision de la Banque centrale européenne (BCE). Le calendrier de cette semaine comprend également l’enquête mensuelle du Michigan sur la confiance des consommateurs.
L’actualité des entreprises reste calme.
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A L’AFFICHE : Industrie du Luxe : Qu’attendre du Second Semestre 2025 ?
L’année 2025 s’impose comme une période charnière pour l’industrie du luxe, après un cycle exceptionnel qui a vu le marché des biens personnels atteindre 363 milliards d’euros en 2024. Derrière cette apparente solidité, l’exercice en cours révèle un double visage :
➡️ celui d’une industrie structurellement robuste, intégrée au cœur des économies développées,
➡️ et celui d’un secteur confronté à des vents contraires conjoncturels, qui affectent tant sa dynamique macroéconomique que sa valorisation financière.
Une industrie au poids macroéconomique majeur
D’un point de vue structurel, le luxe reste une industrie colossale, générant près de 5 % du PIB européen et un écosystème mondial évalué à 1 480 milliards d’euros si l’on inclut l’ensemble des biens, services et expériences liés.
La géographie des ventes en 2024 illustre cette globalisation :
➡️ 39 % en Asie,
➡️ 30 % en Europe
➡️et 28 % sur le continent américain.
Si l’Asie conserve son rôle moteur, les États-Unis représentent à eux seuls environ 80 milliards d’euros de ventes, faisant de ce marché un levier stratégique et vulnérable à la fois. Or, c’est précisément aux États-Unis qu’un choc externe est venu perturber la trajectoire du secteur : depuis le 7 août 2025, Washington impose un droit de 15 % sur de nombreux produits européens et de 39 % sur les exportations suisses, frappant de plein fouet l’horlogerie et la joaillerie helvétiques.
Les défis macroéconomiques du second semestre 2025
Sur le plan conjoncturel, le secteur affronte plusieurs vents contraires :
⚠️ la fatigue prix après quatre années de hausses soutenues qui ont pu saturer la clientèle intermédiaire ;
⚠️ une volatilité monétaire qui réduit la compétitivité en Amérique ;
⚠️ et une incertitude politique mondiale accrue.
Cependant, certains soutiens demeurent :
✅ la reprise progressive du tourisme, notamment en Europe et au Moyen-Orient,
✅ le développement de nouvelles classes de consommateurs dans l’ASEAN, en Inde ou au Mexique,
✅ et le rôle de la beauté et de la parfumerie comme relais de croissance plus résilients.
Les contrastes financiers entre maisons de luxe
Cette réalité macroéconomique se reflète dans les résultats financiers publiés au premier semestre 2025. Les maisons les plus attachées à la rareté et à l’exclusivité continuent de prospérer :
➡️ Hermès enregistre une croissance de +8 % à taux constants et maintient une marge opérationnelle record de 41,4 %, symbole d’un modèle économique inégalé.
➡️ Richemont, grâce à ses marques de joaillerie, affiche une progression solide de +6 %, confirmant la résilience du segment.
➡️ Prada réussit également à croître de +9 % sur le semestre.
À l’opposé, les groupes généralistes souffrent :
➡️ LVMH recule de 4 % sur son chiffre d’affaires et voit sa marge opérationnelle tomber à 22,6 %,
➡️tandis que Kering subit une chute de –16 %, plombée par un –26 % chez Gucci.
➡️ Moncler, enfin, reste en croissance quasi nulle, avec un résultat opérationnel en baisse de 13 %, conséquence d’investissements marketing massifs.
Ces chiffres traduisent une segmentation croissante du secteur : le haut de gamme extrême et la joaillerie résistent, tandis que le cœur de marché, plus sensible au prix et à la concurrence, encaisse les pressions.

Les perspectives boursières et financières
Du point de vue des investisseurs, l’industrie du luxe traverse une phase de désaffection. Après avoir été les vedettes des marchés boursiers entre 2019 et 2023, les grandes valeurs du secteur ont subi d’importantes corrections, victimes de révisions d’objectifs et d’un flux vendeur intense.
Cependant, cette phase de défiance semble atteindre un point d’inflexion comme le constatent plusieurs brokers.
➡️ Le premier point d’optimisme réside dans la force structurelle du luxe en Europe. Cette position centrale garantit un soutien institutionnel et un intérêt géopolitique durable.
➡️ Par ailleurs, UBS souligne que la hausse attendue des marchés boursiers américains d’ici 2026 pourrait mécaniquement stimuler les dépenses de luxe de 0,6 à 1,2 %, preuve que la richesse financière mondiale reste un moteur direct pour la consommation haut de gamme.
➡️ Morgan Stanley constate que le luxe européen a enregistré sa plus forte sous-performance en quinze ans, reculant de 11 % par rapport aux indices globaux. Cet excès a créé un positionnement extrême : un intérêt vendeur record, des valorisations comprimées et une forte asymétrie de flux.
➡️ Pour HSBC « le creux du cycle est désormais derrière nous » et 2026 devrait voir le retour d’une croissance rentable et a relevé sa recommandation à Acheter sur LVMH et Kering.
➡️ Enfin, le renouvellement des équipes dirigeantes et créatives, comme chez Gucci ou Dior, qui prépare un cycle de désirabilité nouvelle sont susceptibles de porter les ventes dès 2026
Ainsi, au moindre signal positif sur la Chine ou sur les droits de douane, le secteur pourrait connaître une reprise rapide, amplifiée par la couverture des positions vendeuses. Les marchés d’options évaluent déjà une probabilité élevée de hausses de plus de 10 % sur trois mois pour la plupart des valeurs de luxe.
Loin d’annoncer une crise durable, 2025 pourrait bien être une année charnière, où le luxe se consolide pour mieux repartir, fidèle à sa vocation d’incarner la rareté, l’excellence et la désirabilité.

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« L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir. »
Maria MONTESSORI
né le 31 aout 1870
LETTRE HEBDOMADAIRE – 31/08/2025
CETTE SEMAINE
La semaine commence tranquillement avec un jour férié aux États-Unis, laissant les investisseurs digérer l’impact des données sur l’inflation des dépenses de consommation personnelles (PCE) de la semaine précédente.
Cependant, l’attention se portera rapidement sur le rapport mensuel sur l’emploi aux États-Unis vendredi, surtout après les faibles résultats du mois dernier, les révisions importantes des données et le licenciement surprise du directeur du Bureau of Labor Statistics. Les indices des directeurs d’achat (PMI) de l’ISM aux États-Unis et en Chine constituent les autres points à noter dans le calendrier économique.
Maintenant que Nvidia est « hors jeu », la saison des résultats aux États-Unis est effectivement terminée.
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A L’AFFICHE : Le Marché des Véhicules Electriques
L’année 2025 marque une bascule historique pour l’industrie automobile mondiale. Longtemps considérés comme un marché de niche, les véhicules électriques (VE), qu’ils soient 100 % électriques (BEV) ou hybrides rechargeables (PHEV), représentent désormais près d’un quart des ventes de voitures neuves dans le monde, soit plus de 20 millions d’unités.
Cette transition rapide repose sur trois dynamiques majeures :
➡️ la baisse spectaculaire des coûts de batteries,
➡️ l’expansion accélérée des infrastructures de recharge,
➡️ et la puissance de l’écosystème chinois, devenu le moteur incontesté de la mobilité électrique.
Pourtant, derrière ces chiffres, se dessinent des disparités régionales, des enjeux industriels stratégiques et des incertitudes politiques qui façonnent l’avenir du secteur.
Un marché mondial en expansion rapide mais contrastée
En 2025, les ventes mondiales de véhicules électriques dépassent les 20 millions d’unités, soit une croissance d’environ 25 % par rapport à 2024. Cette progression porte la part de marché mondiale des VE à près de 25 %, contre seulement 10 % en 2020. Le stock global atteint désormais près de 60 millions de véhicules en circulation, soit environ 4 % du parc automobile total.
La dynamique n’est toutefois pas uniforme :
🇨🇳 La Chine concentre près des deux tiers des ventes mondiales, avec plus de 14 millions d’unités prévues en 2025.
🇪🇺 L’Europe affiche une part de marché d’environ 25 %, soit 4 millions de véhicules, mais la croissance y est ralentie par la fin progressive de certaines subventions.
🇺🇸 Les États-Unis, malgré l’Inflation Reduction Act, plafonnent autour de 11 % du marché, la diffusion étant freinée par le coût de la recharge publique et par les incertitudes politiques à l’approche de 2026.
🌍 Enfin, les pays émergents (hors Chine) entrent progressivement dans la course, avec près d’un million de véhicules électriques attendus en 2025, soutenus par les importations chinoises et des incitations locales (Brésil, Indonésie, Thaïlande).
À cette diffusion rapide s’ajoute une transformation industrielle : près de 70 % des véhicules électriques vendus en 2024 ont été produits en Chine, illustrant la dépendance croissante des marchés occidentaux aux chaînes de valeur asiatiques.
La Chine, fer de lance de la transition électrique
La Chine illustre à elle seule la rapidité de la transition. En 2025, plus d’une voiture neuve sur deux vendue dans le pays est électrique, et le cap des 14 millions de ventes annuelles sera franchi. Plus remarquable encore, un véhicule sur dix déjà en circulation est électrique, signe que le pays est en avance de plusieurs années sur l’Europe et encore davantage sur les États-Unis.
Plusieurs facteurs expliquent ce leadership :
➡️ Un écosystème intégré : la Chine contrôle l’ensemble de la chaîne, de l’extraction et du raffinage des métaux critiques (lithium, cobalt, nickel) jusqu’à la fabrication des cellules, packs et véhicules.
➡️ Des coûts imbattables : en 2024, les prix des packs batteries ont chuté de 30 % en Chine, permettant à deux tiers des BEV d’être vendus moins chers que leurs équivalents thermiques. La médiane de prix des VE est ainsi tombée à 24 000 dollars, contre plus de 30 000 en Europe.
➡️ Des politiques publiques incitatives : subventions directes, exonération de taxe d’achat, quotas obligatoires de « New Energy Vehicles » et soutien massif aux infrastructures.
➡️ Une concurrence féroce mais stimulante : BYD, Geely, SAIC ou encore NIO se livrent une guerre des prix qui abaisse les barrières à l’entrée pour les consommateurs. En juin 2025, BYD a atteint près de 380 000 ventes mensuelles, dont plus de 200 000 BEV, un record historique.
Cette combinaison confère à la Chine une position quasi hégémonique : elle représente 40 % des exportations mondiales de VE et installe des usines en Asie du Sud-Est, au Brésil ou au Mexique pour conquérir de nouveaux marchés.

Enjeux structurants et perspectives à moyen terme
Si 2025 confirme l’accélération, plusieurs défis conditionneront la trajectoire future.
🔌 L’infrastructure de recharge reste un point de tension. Malgré plus de 5 millions de points publics dans le monde, la croissance doit être multipliée par neuf d’ici 2030 pour suivre le rythme d’adoption. En Chine, les bornes rapides dépassent 1,6 million, mais en Europe et aux États-Unis, le réseau demeure inégal, et la recharge rapide est souvent plus coûteuse que l’essence au kilomètre.
👔 Le commerce international est marqué par un durcissement politique. Les États-Unis et l’Europe imposent des droits de douane et des conditions d’assemblage locales pour contenir l’influence chinoise, ce qui pourrait ralentir l’adoption si les prix augmentent.
🪫 La question des batteries reste centrale. La généralisation des technologies LFP réduit les coûts, mais les marges des fabricants chinois souffrent d’une surcapacité (taux d’utilisation parfois <50 %). L’arrivée annoncée des batteries solides à la fin de la décennie pourrait redéfinir la hiérarchie entre acteurs.
♻️ Enfin, l’enjeu environnemental demeure : les VE devraient éviter plus de 5 millions de barils/jour de pétrole d’ici 2030, dont la moitié en Chine, mais l’empreinte carbone des chaînes d’approvisionnement reste à réduire, notamment par le recyclage.
En 2025, les véhicules électriques ne sont plus un segment d’avenir : ils sont déjà au cœur du marché automobile. Le monde franchit le seuil symbolique d’une voiture neuve sur quatre électrifiée, et la Chine s’impose comme le véritable laboratoire global, où se combinent production de masse, innovation technologique et adoption populaire.
À l’horizon 2030, les projections suggèrent une part de marché mondiale proche de 40 %, avec une Chine à 80 %, une Europe à 60 % et des États-Unis en retrait autour de 20 %.
Le chemin est donc tracé : la transition électrique est irréversible. Mais elle reste soumise aux arbitrages politiques, aux tensions commerciales et aux équilibres fragiles de la chaîne des batteries.

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« Vous pouvez choisir de regarder ailleurs, mais vous ne pouvez plus jamais dire que vous ne saviez pas.»
William WILBERFORCE
né le 24 aout 1759
LETTRE HEBDOMADAIRE – 24/08/2025
CETTE SEMAINE
Les marchés passeront la semaine à digérer les commentaires de Jerome Powell à Jackson Hole, alors que le compte à rebours avant la prochaine décision de la Fed a commencé. Une série de données économiques américaines dominera la semaine, notamment les commandes de biens durables et la révision des données du produit intérieur brut (PIB) du deuxième trimestre (T2).
Cependant, l’événement majeur de la semaine sera la publication des résultats de Nvidia. En tant que plus grande entreprise au monde, le fabricant de puces électroniques a le pouvoir de donner le ton à l’orientation du marché et marquera essentiellement la fin de la saison actuelle des résultats aux États-Unis.
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A L’AFFICHE : L’inflation : histoire, théories et enjeux actuels
L’inflation, phénomène économique aussi ancien que l’échange marchand, revient au cœur des préoccupations contemporaines. Après plusieurs décennies marquées par une relative stabilité des prix dans les économies développées, la flambée observée depuis la sortie de la crise sanitaire et amplifiée par la guerre en Ukraine rappelle à quel point la hausse généralisée et durable des prix peut transformer l’équilibre économique, social et politique d’un pays.
Définition et mécanismes
Du latin inflare, qui veut dire « enfler », « gonfler », le mot « inflation » désigne habituellement le processus d’augmentation continue des prix des biens de consommation. Cette dynamique se traduit par une érosion du pouvoir d’achat : une même unité monétaire permet d’acheter moins de biens ou de services. Si l’inflation peut être mesurée par les indices de prix à la consommation, elle touche en réalité un spectre plus large, allant des matières premières aux actifs financiers ou immobiliers.
À l’opposé, la « déflation » correspond à une baisse généralisée et durable des prix, souvent redoutée car elle incite les ménages à différer leurs achats et alimente la récession. La « désinflation », en revanche, marque un ralentissement du rythme de l’inflation et est généralement perçue comme un signal favorable, notamment après des périodes de forte instabilité monétaire.
Repères historiques
➡️ XVIe siècle – “Révolution des prix”, Révolution française & guerres napoléoniennes.
Les hausses de prix sont aussi anciennes que les sociétés marchandes. Dans l’Antiquité déjà, les chroniques évoquent des flambées du prix des denrées de base, souvent suivies de troubles politiques et sociaux. L’histoire moderne fournit de nombreux exemples : au XVIᵉ siècle, l’Europe connut sa première grande vague inflationniste avec l’afflux d’or et d’argent en provenance des colonies américaines. Entre 1500 et 1600, les prix furent multipliés par cinq en Andalousie et doublèrent en Angleterre. La Révolution française, avec l’émission massive d’assignats, fournit un autre épisode marquant de déstabilisation monétaire.
➡️ Hyperinflation de Weimar, Trente Glorieuses, Années 1970–1980
Mais ce sont les lendemains de la Première Guerre mondiale qui laissèrent une empreinte durable dans les mémoires, avec l’hyperinflation allemande de 1922–1923 : les prix étaient multipliés par des milliards en quelques mois, les salaires versés plusieurs fois par jour, et la monnaie nationale perdait toute valeur. À l’inverse, la décennie suivante fut marquée par une sévère déflation consécutive à la crise de 1929. Après la Seconde Guerre mondiale, l’inflation persista dans les pays développés, accompagnant les Trente Glorieuses mais atteignant des niveaux particulièrement élevés dans les années 1970 et 1980, sous l’effet des chocs pétroliers.
➡️ Après 2008, Depuis 2021
Le tournant des années 2000 et surtout la crise financière de 2008 ont fait craindre un basculement vers la déflation. Les banques centrales, en abaissant leurs taux directeurs et en recourant à des politiques monétaires dites « non conventionnelles », ont évité cet écueil, au prix d’un gonflement considérable de leurs bilans. Enfin, depuis 2021, l’inflation est revenue avec force, d’abord portée par les tensions post-Covid sur les chaînes d’approvisionnement, puis amplifiée par la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation.

Les théories économiques de l’inflation
Les économistes se sont très tôt interrogés sur les causes de l’inflation.
➡️ Dès le XVIᵉ siècle, Jean Bodin soulignait le rôle de l’afflux de métaux précieux dans la hausse des prix européens.
➡️ Les physiocrates, Adam Smith et David Ricardo au XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, développèrent ensuite une approche liant directement la quantité de monnaie en circulation à l’évolution des prix.
➡️ Irving Fisher formula en 1911 la fameuse équation quantitative (MV = PT), qui marqua durablement la pensée économique.
➡️ Au XXᵉ siècle, John Maynard Keynes renouvela l’analyse en distinguant deux moteurs possibles : l’inflation par la demande, issue d’un excès de consommation et d’investissement par rapport à l’offre, et l’inflation par les coûts, provoquée par une hausse des salaires ou du prix des matières premières.
➡️ Plus tard, Milton Friedman fit du contrôle de la masse monétaire le cœur du combat contre l’inflation, affirmant que celle-ci est « toujours et partout un phénomène monétaire ».
Aujourd’hui encore, la lutte contre l’inflation demeure au centre des politiques économiques.
Les banques centrales, indépendantes des gouvernements, fixent un objectif de stabilité des prix autour de 2 % par an. Elles disposent pour cela d’instruments variés : taux directeurs, opérations de marché, programmes d’achats ou de ventes d’actifs.
Mais si l’inflation est modérée, elle peut jouer un rôle positif en facilitant les ajustements économiques et en évitant les rigidités liées à la baisse des prix relatifs. Le véritable danger réside dans une perte de contrôle qui, en minant la confiance des agents économiques, peut mener à des crises sociales et politiques profondes.

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« Les grands accomplisseurs sont motivés, non pas tant par la recherche du succès,
mais par la peur de l’échec.»
Larry ELLISON
né le 17 aout 1944
LETTRE HEBDOMADAIRE – 17/08/2025
CETTE SEMAINE
Une semaine principalement consacrée aux données de second plan, avec notamment une multitude d’indices PMI (indice des directeurs d’achat) dans les secteurs manufacturier et des services, l’indice des prix à la consommation (IPC) européen et britannique, les ventes au détail et la confiance des consommateurs.
La semaine culminera avec le symposium de Jackson Hole, au cours duquel le président de la Fed, Jerome Powell, devrait orienter les investisseurs sur la politique monétaire de la banque centrale.
La saison des résultats au Royaume-Uni s’achèvera avec la publication des résultats d’Aegon, BHP et Hays.
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A L’AFFICHE : L’Industrie de l’Evénementiel
L’événementiel, au sens large, recouvre l’ensemble des activités liées à la conception, la promotion, la billetterie, la logistique et la gestion d’événements sportifs, culturels, musicaux, artistiques, institutionnels ou commerciaux. Cette industrie, longtemps considérée comme un segment annexe du tourisme et de l’hôtellerie, s’est affirmée comme un pilier économique à part entière, générant plusieurs centaines de milliards d’euros chaque année, et mobilisant des millions d’emplois directs et indirects. Après un arrêt brutal durant la pandémie de COVID-19, le secteur a connu une reprise vigoureuse, stimulée par une demande accumulée, l’innovation technologique et de nouveaux formats hybrides alliant présentiel et virtuel.
Un marché mondial en forte expansion
En 2024, le marché mondial de l’événementiel était valorisé à 1 183 milliards USD, avec une prévision de 2 816 milliards USD en 2031, soit une croissance annuelle moyenne d’environ 11,5 %. Cette dynamique s’explique par la diversité des segments qui composent l’industrie :
➡️ Événements d’entreprise (séminaires, conventions, salons B2B) : 42 % du marché mondial.
➡️ Événements culturels et de divertissement (festivals, concerts, spectacles) : 28 %.
➡️ Salons et expositions professionnelles : 18 %.
➡️ Événements sportifs : 12 %
La billetterie en ligne, segment clé pour la distribution et la monétisation des événements, pèse à elle seule 85,35 milliards USD en 2024, avec une progression attendue de 4,68 % par an jusqu’en 2029.
Géographiquement, l’Europe domine en valeur grâce à la densité de ses infrastructures (Fiera Milano, Messe Frankfurt, Paris Expo), tandis que l’Asie-Pacifique enregistre la croissance la plus rapide, portée par l’urbanisation et la montée en gamme de la consommation. L’Amérique du Nord reste incontournable dans le sport professionnel et les grandes tournées musicales.
Les tendances structurantes de l’industrie
➡️ La transformation digitale et la billetterie en ligne
La révolution numérique a bouleversé la distribution des billets. Les plateformes permettent désormais l’achat 24h/24, la personnalisation des offres, la gestion des accès et l’intégration avec les réseaux sociaux. Les organisateurs y voient un levier de réduction des coûts (suppression des supports papier, automatisation du contrôle) et d’optimisation marketing grâce à l’exploitation des données clients. Les billets intelligents (NFC, QR codes) se généralisent, fluidifiant l’expérience spectateur et ouvrant la voie à des programmes de fidélité intégrés.
➡️ L’hybridation des formats
Les événements hybrides, combinant présentiel et diffusion en ligne, représentaient 45 % des événements en 2025 contre 28 % en 2023. Ils permettent d’élargir l’audience tout en réduisant les contraintes logistiques et environnementales. Ce format est plébiscité dans les salons professionnels, les compétitions sportives ou encore les festivals culturels à forte communauté internationale.

➡️ L’innovation technologique immersive
L’Intelligence artificielle (IA) s’impose dans la personnalisation de l’expérience : recommandations en temps réel, assistants virtuels, prédiction des flux de visiteurs et traduction instantanée. Parallèlement, la réalité augmentée et virtuelle (RA/RV) permet des expériences immersives, comme la participation à distance via hologrammes ou la découverte interactive de produits. Ces technologies, autrefois perçues comme gadgets, deviennent des outils stratégiques de différenciation.
➡️ La montée en puissance de la durabilité
En 2025, 72 % des organisateurs disposent d’une stratégie RSE formalisée contre 35 % seulement en 2022. Les attentes des participants en matière d’écoresponsabilité se traduisent par la réduction des déchets, l’usage de matériaux recyclés, le recours aux circuits courts et la compensation carbone. Des sites comme le Centre International de Deauville, certifié ISO 20121, intègrent systématiquement ces démarches dans leur offre.
Les acteurs majeurs et leur rôle stratégique
Le marché reste fragmenté, mais dominé par quelques grands groupes capables d’intégrer plusieurs maillons de la chaîne :
➡️ Live Nation Entertainment (US) : leader mondial des concerts et de la billetterie via Ticketmaster.
➡️ TKO Group Holdings : fusion UFC/WWE, acteur majeur du sport-spectacle.
➡️ Liberty Media : propriétaire de Formula One Group et MotoGP.
➡️ CTS Eventim (Allemagne) : leader européen de la billetterie et organisateur de festivals.
➡️ GL events (France) : organisation de salons, gestion de sites et événements sportifs internationaux.
➡️ Madison Square Garden Sports (US) : gestion d’équipes sportives et organisation de matches et spectacles.
Ces entreprises capitalisent sur des marques fortes, un savoir-faire logistique et une capacité à monétiser l’expérience au-delà du simple billet (produits dérivés, hospitalités VIP, contenus digitaux).
Toutefois, le secteur affronte plusieurs défis :
⚠️ Inflation des coûts (énergie, transport, sécurité) qui pèse sur les marges,
⚠️ Sensibilité accrue des consommateurs aux prix,
⚠️ Contraintes réglementaires environnementales (loi AGEC en France),
⚠️ Risques géopolitiques et sanitaires pouvant entraîner des annulations.
Pour les acteurs du secteur, dans un contexte de concurrence accrue et de pression sur les coûts, la différenciation passera par la capacité à offrir aux participants non seulement un événement, mais une expérience mémorable et porteuse de sens.

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Août : le mythe de la volatilité estivale
Pendant longtemps, le mois d’août a été perçu comme l’un des moments les plus délicats de l’année pour les marchés financiers. Faible liquidité liée aux congés estivaux, volatilité amplifiée et corrections parfois spectaculaires : autant d’éléments qui incitaient à la prudence, notamment pour le lancement de produits structurés. En 2018, nous nous interrogions déjà sur l’opportunité d’émettre en plein été. Les données historiques plaidaient alors pour la retenue, renforcées par le souvenir d’épisodes marqués par de fortes turbulences.
Pourtant, depuis quelques années, cette image semble évoluer. Les extrêmes se font plus rares et les baisses moins sévères. Août ne serait-il plus le mois à craindre ?
Un comportement de marché en mutation
Sept ans plus tard, le paysage semble avoir évolué. Depuis 2018, la plus forte baisse enregistrée en août n’a pas dépassé –5,15 %, observée en 2022, un recul important mais nettement inférieur aux chutes extrêmes de –14,44 % ou –10 % constatées avant cette période. L’année 2022 reste néanmoins singulière, marquée par le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’effondrement simultané des marchés actions et obligataires et une inflation record qui a conduit les banques centrales à relever rapidement leurs taux directeurs. En dehors de cet épisode exceptionnel, août n’a plus été le théâtre de mouvements violents, et les corrections observées se sont avérées plus mesurées, traduisant une accalmie relative sur le plan de la volatilité estivale.
Des phases de récupération plus rapides
La rapidité des phases de récupération constitue également un changement majeur. Avant 2018, il fallait en moyenne neuf mois pour que les marchés retrouvent leur niveau d’avant-crise après une baisse significative. Depuis, ce délai est tombé à cinq mois et demi. Cette réduction témoigne d’une résilience accrue et d’une capacité d’adaptation renforcée, probablement liée à la réactivité plus importante des acteurs institutionnels et à des interventions de marché plus rapides.
Parallèlement, les hausses enregistrées durant cette période de l’année contribuent à rééquilibrer l’analyse : la meilleure performance observée depuis 2018, +3,09 % en 2020, reste certes inférieure à la plus forte baisse, mais traduit une symétrie croissante entre les mouvements haussiers et baissiers. La performance moyenne positive depuis 2018 s’établit à +2,49 %, un chiffre qui, rapporté au niveau de volatilité constaté, renforce l’attrait potentiel de cette fenêtre.
Une période désormais stratégique pour les produits structurés
Dans ce contexte, août ne présente plus le même risque structurel qu’autrefois. Les variations sont plus contenues, les délais de récupération réduits et la répartition des mouvements de marché plus équilibrée. Pour les émetteurs et distributeurs de produits structurés, cette évolution ouvre la possibilité d’envisager des lancements au cœur de l’été, en profitant éventuellement de points d’entrée favorables offerts par de légères corrections saisonnières.
Bien que la vigilance reste de mise, la période ne doit plus être systématiquement perçue comme défavorable. Elle peut au contraire devenir un moment stratégique, à condition que la structuration soit adaptée au profil du produit et aux conditions de marché, afin de conjuguer optimisation des opportunités et maîtrise du risque.

L’équipe d’EAVEST vous souhaite un bel été !

« Les hommes âgés déclarent la guerre. Mais ce sont les jeunes qui doivent combattre et mourir.»
Herbert HOOVER
né le 10 aout 1874
LETTRE HEBDOMADAIRE – 10/08/2025
CETTE SEMAINE
L’inflation américaine sera le chiffre clé de cette semaine, alors que les marchés continuent de rechercher des signes indiquant que les droits de douane ont un impact sur les prix. Les données britanniques mériteront également d’être suivies, après une semaine qui a vu la Banque d’Angleterre (BoE) baisser ses taux de 25 points de base à 4 %.
Cisco est peut-être la seule entreprise américaine à publier des résultats notables cette semaine, mais au Royaume-Uni, les constructeurs immobiliers Persimmon et Bellway, ainsi que le producteur de cuivre Antofagasta, seront sous les feux de la rampe après l’imposition de droits de douane américains sur les importations de cuivre.
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A L’AFFICHE : L’Industrie du Film & du Divertissement
L’industrie mondiale du film et du divertissement se trouve à un tournant stratégique majeur. Après le choc du COVID-19 qui a précipité la montée en puissance du streaming et fragilisé l’exploitation en salle, le marché retrouve une trajectoire de croissance, mais avec une structure profondément modifiée. Désormais, l’expansion numérique, la recherche de rentabilité dans l’OTT et la premiumisation de l’expérience en salle sont les moteurs principaux d’un secteur qui pèse plus de 2 900 milliards de dollars au sens large des industries culturelles et médiatiques.
Un marché en expansion soutenu mais à géométrie variable
En 2023,
➡️ le segment Movies & Entertainment – comprenant films, vidéo et musique – a généré environ 100,4 milliards de dollars, avec une perspective de croissance jusqu’à 169,7 milliards en 2030, soit un taux moyen annuel proche de 8,1 %.
➡️ La composante cinéma en salle – exploitation des multiplexes, formats premium et diffusion événementielle – représentait 72,7 milliards de dollars en 2024 et devrait croître à un rythme annuel de 5,3 % jusqu’en 2034.
À l’échelle macro, l’ensemble des Entertainment & Media (E&M) affichait 2,9 trillions de dollars en 2024, et se dirige vers 3,5 trillions en 2029, avec un glissement progressif du poids relatif de la télévision payante vers l’OTT (over-the-top). Les revenus de ce dernier devraient passer de 169 milliards de dollars en 2024 à 230 milliards en 2029, l’AVOD (advertising-based video on demand) gagnant des parts substantielles pour atteindre plus de 27 % du marché OTT à cet horizon.
Cette expansion n’est toutefois pas homogène.
➡️ L’Amérique du Nord conserve la première place mondiale avec près de 34 % des revenus du segment films et divertissement.
➡️ La région Asie-Pacifique se distingue par sa dynamique, avec un taux de croissance proche de 9 % par an, soutenu par la Chine, l’Inde et le Japon.
➡️ L’Europe, bien que soutenue par ses dispositifs publics et ses coproductions, évolue à un rythme plus modéré.
Une chaîne de valeur en recomposition autour de l’hybridation salle/streaming
La chaîne de valeur de l’industrie est désormais marquée par une hybridation structurelle.
L’amont – la fabrication et la production de films, estimée à 89,2 milliards de dollars en 2024 – connaît une transformation technologique rapide. La virtual production, l’IA pour le doublage, la prévisualisation et la post-production cloud réduisent les délais et optimisent les budgets, même si l’inflation des coûts VFX et marketing pèse sur les marges.
La distribution s’organise en un continuum :
➡️ sortie en salle pour les productions événementielles (blockbusters, films IMAX, expériences 4DX) puis
➡️ exploitation rapide sur plateformes OTT, qui elles-mêmes se segmentent entre modèles SVOD (abonnement), TVOD (achat/location), AVOD et FAST (free ad-supported streaming TV).
Les studios historiques (Disney, Warner Bros. Discovery, Universal, Sony, Paramount) cohabitent avec des pure players (Netflix, Amazon Prime Video, Apple TV+), dans un marché où les fusions-acquisitions se multiplient pour atteindre une taille critique.

L’expérience en salle se “premiumise” :
➡️ Formats PLF (Premium Large Format), confort accru, restauration améliorée et privatisations ciblées deviennent les leviers pour maintenir la fréquentation.
➡️ En parallèle, les plateformes OTT passent d’une logique de croissance d’abonnés à une logique de rentabilité, misant sur l’ARPU via la publicité adressable et la lutte contre le partage de comptes.
Tendances structurantes et défis à l’horizon 2029
Plusieurs tendances dessinent les contours du marché à moyen terme.
➡️ D’abord, la premiumisation se confirme : en 2024, près de 59 % des écrans dans le monde étaient encore équipés pour la 3D ou d’autres formats immersifs, et la part des recettes générées par les PLF et IMAX est en hausse continue.
➡️ Ensuite, la croissance des contenus locaux devient un moteur stratégique : les plateformes investissent massivement dans la production régionale, que ce soit l’animé japonais, les productions indiennes ou nigérianes, afin de conquérir et fidéliser des audiences diversifiées.
La publicité digitale s’impose comme second pilier économique : elle représente déjà plus de 70 % des revenus publicitaires dans l’E&M et pourrait dépasser 80 % d’ici 2029. L’AVOD et les chaînes FAST offrent une nouvelle monétisation, notamment sur marchés émergents.
Toutefois, le secteur affronte plusieurs défis :
⚠️ Saturation de l’offre OTT avec un risque de “fatigue” des spectateurs,
⚠️ Volatilité des recettes lorsque les blockbusters déçoivent,
⚠️ Pression réglementaire accrue (quotas de contenus locaux, restrictions sur les données),
⚠️ Et menace persistante de la piraterie.
La décennie 2025-2035 verra la consolidation des acteurs, l’affirmation des marchés asiatiques et la montée en puissance de la publicité dans les modèles économiques. Les gagnants seront ceux qui sauront équilibrer innovation technologique, maîtrise des coûts, valorisation des IP et adaptation culturelle aux différents marchés.

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« Nous ne sommes pas appelés à accomplir de grandes choses.
Nous sommes appelés à tout faire avec beaucoup de soin. »
Martin SHEEN
né le 3 aout 1940
LETTRE HEBDOMADAIRE – 03/08/2025
CETTE SEMAINE
Après la tempête de la semaine dernière, riche en données, les choses se calment un peu. Cependant, la balcance commerciale chinoise et la décision de la Banque d’Angleterre (BoE) pourraient encore provoquer des moments de volatilité, d’autant plus qu’une baisse de taux semble probable de la part de cette dernière.
Si la saison des résultats en France se calme, aux États-Unis elle bat toujours son plein, même si la plupart des noms qui font la une ont déjà été publiés. Mais la semaine commence avec l’envolée du titre Palantir, tandis qu’Advanced Micro Devices (AMD) et Super Micro Computer publient également leurs résultats.
De nombreuses entreprises britanniques publient également leurs résultats, notamment Fresnillo, la meilleure performance du FTSE 100 depuis le début de l’année, InterContinental Hotels, une valeur vedette de longue date qui connaît des difficultés depuis qu’elle a atteint son plus haut niveau historique, et Legal & General, qui verse des dividendes solides.
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A L’AFFICHE : Accord Commercial Europe / USA
Le 27 juillet 2025, à quelques jours d’une échéance décisive fixée unilatéralement par Washington, l’Union européenne et les États-Unis ont conclu un accord commercial historique imposant un droit de douane moyen de 15 % sur les exportations européennes vers les États-Unis, afin d’éviter une montée en puissance des mesures protectionnistes annoncées par le président Donald Trump.
Ce compromis, salué à Washington comme une victoire, a suscité de vives critiques en Europe, où il est perçu par beaucoup comme un signe d’affaiblissement stratégique et de soumission économique.
Une négociation in extremis sous menace unilatérale
Depuis son retour à la présidence en janvier 2025, Donald Trump a rapidement réactivé sa stratégie protectionniste, menaçant d’imposer des droits de douane de 30 % sur une large gamme de produits européens. L’Europe, déjà affectée par un ralentissement industriel, la hausse des coûts énergétiques et les divisions internes sur les réponses à adopter, s’est trouvée en position de faiblesse.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a négocié dans l’urgence un accord qui ramène les tarifs à 15 %, soit la moitié du niveau envisagé par Trump, mais trois fois plus élevés que les niveaux moyens d’avant-crise (environ 5 % en 2024).
Un accord asymétrique au détriment de l’Europe
En contrepartie de ce plafonnement tarifaire, l’UE s’engage :
➡️ à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie américaine (gaz et pétrole) sur trois ans,
➡️ à investir 600 milliards supplémentaires sur le sol américain,
➡️ et à réduire certains droits de douane sur les exportations américaines (agriculture, aéronautique, matières premières).
L’accord n’impose aucune contrepartie symétrique aux États-Unis, notamment en ce qui concerne les secteurs stratégiques européens (acier, aluminium, semi-conducteurs), toujours lourdement taxés (jusqu’à 50 % dans certains cas).
Un choc négatif sur le commerce extérieur et l’investissement
Selon les estimations de la Tax Foundation et des modèles repris par J.P. Morgan et BNP Paribas, le relèvement des droits de douane à 15 % pourrait entraîner une baisse de 0,3 à 0,6 point de PIB pour la zone euro sur 12 mois glissants, en fonction de l’élasticité des exportations.
Les secteurs les plus exposés sont :
➡️ L’automobile (près de 40 % des exportations UE-USA concernées, avec un tarif qui passe de 25 % à 15 %, mais reste pénalisant),
➡️ Les semi-conducteurs et l’électronique de pointe,
➡️ Les produits pharmaceutiques, également visés par des surtaxes à 15 % voire plus à venir.
À cela s’ajoute l’effet d’éviction de l’investissement productif européen vers les États-Unis, sous l’effet de la promesse de 100 % d’amortissement fiscal immédiat (bonus depreciation) introduite par l’OBBBA – la réforme fiscale pro-business votée aux États-Unis début juillet.

Une hausse des coûts et un risque d’inflation importée
Les entreprises européennes exportatrices seront confrontées à un dilemme
➡️ absorber les droits de douane dans leurs marges ou
➡️ répercuter partiellement les coûts sur les prix, au risque de perdre des parts de marché.
Ce stress sur les chaînes de valeur peut aussi provoquer une réorganisation industrielle défavorable à l’Europe (délocalisations, perte d’échelle).
La Banque centrale européenne estime que l’ensemble des mesures tarifaires américaines pourrait provoquer une hausse temporaire de l’inflation européenne de 0,2 à 0,3 point, via les effets indirects sur l’énergie, les intrants technologiques et les biens durables.
Une perte de souveraineté économique
Malgré l’existence d’instruments anti-coercition (exclusion des marchés publics, ripostes ciblées), l’UE a renoncé à toute mesure de rétorsion, craignant une escalade commerciale qui aurait pu aggraver la récession industrielle. Cette absence de réponse coordonnée révèle la fragilité politique d’une Europe fragmentée, où certains États (notamment l’Allemagne) privilégient la continuité des flux commerciaux aux considérations de rapport de force
Une dépendance stratégique accrue aux États-Unis
En engageant des achats massifs d’énergie et d’armement américain, l’Union abandonne temporairement ses ambitions d’autonomie stratégique, notamment en matière énergétique et de défense. Cela pourrait affaiblir à moyen terme les projets industriels européens (Airbus, Ariane, batteries, hydrogène) au profit de groupes américains mieux financés.
Enfin, la crédibilité internationale de l’Union européenne en tant que bloc géopolitique capable de défendre ses intérêts est largement mise en cause, comme en témoigne le scepticisme croissant dans la presse européenne et les critiques émanant même de dirigeants pro-européens

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«La différence entre le génie et la stupidité, c’est que le génie
a des limites.»
Alexandre DUMAS fils
né le 27 juillet 1824
LETTRE HEBDOMADAIRE – 27/07/2025
CETTE SEMAINE
Les derniers jours de juillet s’achèvent en beauté, riches en données clés à surveiller pour les investisseurs.
La semaine sera marquée par les décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed), de la Banque du Japon (BoJ) et de la Banque du Canada, même si toutes trois devraient maintenir leur politique inchangée, ainsi que par la publication des derniers chiffres de l’emploi aux États-Unis, de l’indice des directeurs d’achat (PMI) chinois, du dernier PMI manufacturier ISM américain et des chiffres du PIB et de l’inflation en Europe.
Les résultats financiers sont nombreux des deux côtés de l’Atlantique, notamment ceux des géants technologiques Apple, Amazon, Microsoft et Meta, qui font suite à ceux de Tesla et Alphabet la semaine dernière, mais aussi ceux de la société de trésorerie Bitcoin Strategy (anciennement MicroStrategy).
L’autre moitié du CAC40 de EssilorLuxottica, à Schneider Electric en passant par Hermes et Airbus, publie ses résultats.
Enfin, les géants du FTSE 100 GSK, AstraZeneca et HSBC publient également leurs résultats, ainsi que de nombreuses autres sociétés de l’indice.
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A L’AFFICHE : Le Brésil
Longtemps perçu comme un géant économique en devenir, le Brésil, première puissance d’Amérique latine, continue de susciter de nombreuses interrogations. Doté de ressources naturelles immenses, d’un vaste marché intérieur et d’un potentiel industriel et agricole remarquable, le pays semblait promis à une trajectoire ascendante durable.
Pourtant, malgré un rebond marqué en 2024, son économie aborde 2025 dans un contexte de ralentissement, de pressions inflationnistes persistantes et d’incertitudes politiques et fiscales.
Un rebond notable en 2024, suivi d’un essoufflement en 2025
Après une croissance vigoureuse de +3,4% en 2024, portée par la consommation des ménages et le dynamisme du marché du travail, le Brésil devrait enregistrer un ralentissement de sa croissance à 2,0–2,2% en 2025.
Cette décélération s’explique par plusieurs facteurs :
➡️ le resserrement de la politique monétaire, avec un taux directeur relevé à 14,75%, affectant l’investissement privé ;
➡️ la fin des effets de relance post-Covid et des transferts sociaux exceptionnels ;
➡️ une baisse de la consommation des ménages liée à l’érosion du pouvoir d’achat et à la hausse de l’endettement.
Une politique monétaire contrainte par l’inflation
L’inflation, quant à elle, reste le principal défi à court terme. En avril 2025, l’indice IPCA atteignait 5,5%, bien au-dessus de l’objectif de la Banque centrale (3% ±1,5). Cette hausse s’explique par :
➡️ l’augmentation des prix des services, de l’électricité et des produits alimentaires ;
➡️ une monnaie affaiblie, le réal ayant perdu près de 27% de sa valeur en 2024 avant stabilisation début 2025 grâce à l’intervention de la Banque centrale
Une fragilité budgétaire persistante
Le déficit public reste préoccupant. En 2025, le solde budgétaire nominal est estimé à -8% du PIB, avec une dette publique brute approchant 92% du PIB, un niveau élevé pour un pays émergent pratiquant des taux d’intérêt à deux chiffres.
Malgré un effort de maîtrise budgétaire (réduction des dépenses exceptionnelles en 2024), les marges de manœuvre restent faibles, d’autant que les dépenses sociales augmentent et que la réforme de l’impôt sur le revenu reste symbolique
Une économie encore très dépendante des matières premières
Le Brésil demeure un géant agricole : près de 49% de ses exportations proviennent du secteur agroalimentaire, notamment du soja, du café, de la viande et du sucre. Mais cette dépendance cache une désindustrialisation avancée.
La production manufacturière est au même niveau qu’en 2013, avec des reculs notables dans l’automobile, l’électronique, les produits métallurgiques ou pharmaceutiques. Cette situation évoque le syndrome de la « Dutch disease » : l’essor des matières premières s’est fait au détriment de l’industrie.

Une gouvernance et des institutions limitantes
L’environnement institutionnel reste un frein. Avec plus de 10 partis politiques effectifs au Congrès, le Brésil souffre d’une grande fragmentation parlementaire, rendant la mise en œuvre des réformes structurelles très difficile. Cette instabilité ralentit les nécessaires simplifications fiscales, les réformes du marché du travail et les investissements dans l’éducation et les infrastructures.
Des réformes engagées mais encore incomplètes
Une réforme fiscale majeure a été approuvée en 2024, visant à simplifier l’impôt indirect en remplaçant cinq taxes par une TVA unifiée à deux étages (fédéral et régional). Cette réforme est appelée à réduire les distorsions économiques et à favoriser l’investissement, mais sa mise en œuvre complète s’étalera sur plusieurs années.
Le programme d’investissement fédéral Novo PAC prévoit également 285 milliards d’euros d’investissements sur 4 ans, publics et privés, notamment dans les infrastructures. Mais ces efforts restent contrariés par le manque de ressources publiques et la faiblesse du cadre réglementaire.
Une montée en puissance du secteur vert et des exportations agricoles
Le Brésil peut s’imposer comme un leader mondial des énergies renouvelables (biocarburants, hydrogène vert, photovoltaïque) et de la bioéconomie, en particulier dans les marchés du carbone. Il bénéficie également d’une fenêtre d’opportunité avec les tensions commerciales sino-américaines qui redirigent la demande de matières premières vers l’Amérique du Sud.
L’accord UE-Mercosur signé en 2024 mais encore non ratifié pourrait renforcer les exportations brésiliennes dans l’agroalimentaire, la viande ou le cuir.
Si l’économie brésilienne a démontré sa capacité de rebond en 2024, elle reste exposée à des vulnérabilités structurelles majeures :
⚠️dette élevée,
⚠️inflation persistante,
⚠️industrie fragilisée,
⚠️blocages politiques.
Mais, son potentiel reste cependant immense, à condition de poursuivre
💪 les réformes fiscales,
💪 de moderniser ses institutions et
💪 d’orienter son développement vers l’innovation, l’éducation et la transition écologique.

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« La seule fois où une femme réussit vraiment à changer un homme, c’est quand il est encore bébé. »
Nathalie WOOD
né le 20 juillet 1938
LETTRE HEBDOMADAIRE – 20/07/2025
CETTE SEMAINE
Une semaine chargée attend les marchés, tant sur le plan économique que sur celui des entreprises. Les indices PMI (Purchasing Managers’ Index) flash publiés dans le monde entier donneront un aperçu de la situation économique dans des domaines clés, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) devrait maintenir ses taux d’intérêt inchangés dans l’attente de nouveaux effets des droits de douane.
Les résultats financiers sont nombreux, tant aux États-Unis, qu’au Royaume-Uni, et qu’en France.
Dans ce dernier pays, la moitié du CAC40 publie de Thales, à LVMH en passant par BNPParibas, TotalEnergies et Michelin.
Au Royaume Uni, les banques Lloyds et NatWest publient leurs résultats trimestriels, tout comme les géants des télécommunications BT et Vodafone, l’entreprise de biens de consommation Reckitt Benckiser et la chaîne de pubs JD Wetherspoon.
Aux États-Unis, les résultats financiers concernent notamment les membres du « Magnificent 7 » Tesla et Alphabet, ainsi que Halliburton et General Motors.
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A L’AFFICHE : Marché Mondial des Arômes et Parfums
L’industrie des arômes et parfums s’impose aujourd’hui comme un secteur clé à la croisée des industries alimentaires, cosmétiques et du bien-être. Porté par la recherche de différenciation sensorielle, le besoin croissant de naturalité, l’essor des classes moyennes dans les pays émergents et les attentes en matière de durabilité, ce marché connaît une mutation structurelle.
À l’heure de la clean beauty, du végétal et de l’intelligence artificielle, l’arôme et la fragrance deviennent autant un levier identitaire pour les marques qu’un moteur d’innovation.
Un marché en croissance soutenue, structuré autour d’applications multisectorielles
Selon les différentes sources croisées, la taille du marché mondial des arômes et parfums était estimée entre 36 et 40 milliards USD en 2023, avec des projections allant, pour les plus optimistes, jusqu’à 100,21 milliards USD d’ici à 2037, soit un taux de croissance annuel moyen (TCAC) de 4,5 à 5,4 % sur la période.
Les principaux moteurs de croissance sont :
➡️ L’augmentation du pouvoir d’achat dans les pays émergents,
➡️ La premiumisation des biens de consommation courante,
➡️ L’extension des applications : alimentation, soins personnels, nutrition, produits ménagers, voire pharmacie et aromathérapie.
Le marché est structuré en deux grandes familles :
➡️ Les arômes (flavors) : utilisés dans les boissons, produits laitiers, confiseries, plats cuisinés, compléments alimentaires.
➡️ Les parfums (fragrances) : intégrés dans les soins cosmétiques, produits ménagers, parfumerie fine, hygiène.
En 2024 :
🍶 Les boissons représentaient 33,4 % du marché des arômes et parfums.
👃Les parfums et cosmétiques généraient la majorité des revenus dans les pays développés.
🍞Le segment des arômes alimentaires pesait 16,5 milliards USD, avec une projection de 26,3 milliards USD en 2032.

Les tendances de transformation du marché : vers une parfumerie et une alimentation augmentées
La transition vers le « clean beauty » et le « clean-label » est sans doute la tendance la plus structurante.
Ainsi, les ingrédients naturels, biologiques et végétaux sont plébiscités, les extraits de plantes (lavande, rose, curcuma, moringa) et huiles essentielles connaissent une forte croissance, les entreprises comme IFF, Givaudan ou Robertet misant sur le développement durable : upcycling, sourcing éthique, électricité renouvelable.
Les consommateurs attendent désormais des produits personnalisés, fonctionnels, et « expérientiels » : tels
➡️ les parfums sur-mesure et les arômes adaptatifs (santé mentale, bien-être digestif…),
➡️ les parfums fonctionnels (anti-stress, relaxants, énergisants).
Ce sont les startups et maisons digitales qui s’emparent du segment DTC (direct-to-consumer) avec des outils de co-création en ligne.
Un marché mondialisé, concentré mais segmenté par régions et leaders
Le marché est oligopolistique et dominé par 4 grands groupes mondiaux intégrés
🇨🇭 Givaudan : Leader mondial, large portefeuille, R&D forte,
🇺🇸 IFF (International Flavors & Fragrances) : Diversification nutrition/biotech,
🇨🇭🇳🇱 DSM-Firmenich: Fusion de savoir-faire, naturel et durable,
🇩🇪 Symrise : Actifs cosmétiques, parfums, nutrition.
L’Asie reste l’épicentre du marché
➡️ Asie-Pacifique : ≈ 32 % (Croissance la plus rapide, marché dominant)
➡️ Europe : ≈ 25 % (Règlementation stricte, marchés matures)
➡️ Amérique du Nord : ≈ 20-23 % (Axé sur l’innovation, la santé, le bio)
➡️ Amérique latine & MEA : ≈ 20 % cumulés (Marchés émergents, volatilité économique)
Pression réglementaire et montée des exigences RSE
L’ensemble du secteur fait face à :
🔺 Des contraintes réglementaires strictes : EFSA, FDA, Reach.
🔺 Une pression sur l’empreinte environnementale : emballages écoresponsables, cycles de vie.
🔺 Un besoin de traçabilité et d’étiquetage clair.
Loin d’être un simple auxiliaire cosmétique ou gustatif, l’arôme et le parfum deviennent une signature sensorielle, un vecteur d’identité produit, et un instrument de conquête commerciale. Le marché mondial est en forte croissance mais, seules, les entreprises capables d’investir dans la R&D verte, de repenser leur modèle autour du client final, et de déployer une agilité mondiale seront les grandes gagnantes du marché.

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« La plus grande menace pour la liberté est l’absence de critique. »
Wole SOYINKA
né le 13 juillet 1934
LETTRE HEBDOMADAIRE – 13/07/2025
CETTE SEMAINE
Alors que la semaine commence dans le calme, elle se transforme rapidement en une période chargée pour les investisseurs, grâce à la saison des résultats américains, qui démarre véritablement cette semaine.
Les banques, ces indicateurs essentiels de l’économie américaine, dominent la semaine, offrant un aperçu de l’activité des entreprises et du commerce de détail, tandis que le secteur technologique est représenté par Netflix, une action qui a atteint un niveau record il y a deux semaines. De nombreuses autres entreprises publient leurs résultats, notamment Frasers, Ocado, Burberry et easyJet au Royaume-Uni.
Mais les données économiques sont également nombreuses, notamment les données de l’indice des prix à la consommation (IPC) américain pour le mois de juin. Les hausses de prix liées aux droits de douane commenceront-elles à se faire sentir, perturbant les marchés boursiers qui ont atteint des niveaux records et stimulant le dollar américain ?
L’inflation au Royaume-Uni et au Japon donnera également une indication de l’impact mondial des droits de douane.
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A L’AFFICHE : Marché Mondial de la Bière
Longtemps considéré comme un marché mature et stable, le secteur mondial de la bière connaît depuis quelques années une transformation structurelle profonde, portée par la montée des produits premium, les évolutions sociétales (santé, écologie), et la réorganisation de la chaîne de valeur.
Si les volumes globaux stagnent, la valeur du marché continue de croître, tirée par la premiumisation, l’essor des bières artisanales, sans alcool, et les marchés émergents
Un marché mondial en croissance modérée mais solide
Le marché mondial de la bière représentait environ 870 milliards USD en 2024, et il devrait atteindre 1 360 milliards USD d’ici 2037, avec un taux de croissance annuel moyen (TCAC) de 3,7 % sur la période.
Bien que mature dans les pays développés, la demande reste soutenue dans les pays émergents, portés par une urbanisation rapide, l’augmentation du pouvoir d’achat et une jeunesse consommatrice.
➡️ Amérique du Nord : bien qu’ayant atteint une certaine maturité, les États-Unis continuent d’innover sur les segments sans alcool, biologiques, ou artisanaux. Ainsi, 24,8 millions de barils de bière artisanale ont été produits aux USA en 2021,
➡️ Europe : stable en volume, mais en transition qualitative. L’Europe représente 38 % de la production mondiale de bière artisanale, et affiche une forte dynamique sur les produits bio et faibles en alcool,
➡️ Asie-Pacifique : région à la croissance la plus rapide. La Chine, l’Inde, le Vietnam et l’Indonésie sont les nouveaux moteurs de la demande, grâce à leur démographie et à l’élévation des niveaux de vie,
➡️ Afrique & Moyen-Orient : marchés encore marginaux, mais avec une croissance significative attendue, notamment dans les zones urbaines.
Les nouvelles tendances de consommation : de la tradition à l’innovation
Le profil du consommateur de bière évolue. À l’image des industries du vin ou du café, les consommateurs recherchent plus de diversité, d’authenticité et de responsabilité.
🍺 La montée en puissance de la bière artisanale
En 2024, le marché de la bière craft est estimé à 142,6 milliards USD, avec des projections à 329,7 milliards USD en 2033 (TCAC : 8,74 %).
Ce segment s’adresse à des consommateurs plus jeunes, sensibles à l’origine des produits, aux saveurs uniques, et au storytelling des marques.
Aux États-Unis, plus de 9 000 microbrasseries sont actives, malgré les consolidations opérées par les grands groupes.
🍃 L’essor des bières sans alcool ou faibles en alcool
La consommation sans alcool connaît une croissance à deux chiffres.
Exemples : Heineken 0.0, Stella Artois Liberté, Budweiser Zero.
Les États-Unis ont importé plus de 12,5 millions de gallons de bière sans alcool en 2022
🛒 L’évolution des canaux de distribution : vers le digital
Le e-commerce s’impose avec la vente directe aux consommateurs (D2C), l’abonnement mensuel à des packs de découverte, et la digitalisation des événements (ex : festivals en ligne).
Les consommateurs plébiscitent la transparence, les circuits courts, et les achats responsables.

Cartographie concurrentielle : consolidation et différenciation
Le marché est dominé par une poignée de géants qui consolident et rationalisent l’offre mondiale, tout en s’exposant aux segments innovants.
🥇 AB InBev : Leader mondial (Budweiser, Corona, Stella Artois) avec pour stratégie la consolidation + la premiumisation + les craft acquisitions.
🥈 Heineken : N°2 mondial, forte présence en Asie, Afrique et Amérique Latine. Expansion premium : Heineken Silver, acquisitions de craft (Beavertown, Lagunitas).
🥉 Carlsberg : Bien implanté en Europe de l’Est et en Asie. Stratégie recentrée sur les bières à valeur ajoutée.
🇨🇳 China Resources (CR) Beer / Tsingtao : Forte dominance domestique, mais faible présence internationale.
Défis à moyen-long terme
🔺Pressions réglementaires : taxes anti-alcool, restrictions publicitaires (Loi Evin, Mexique, Inde), quotas écologiques.
🔺 Inflation et matières premières : prix du malt, du houblon, du verre et de la logistique sous tension auquelles s’ajoutent les taxes douanières.
🔺Changement climatique : réduction de la disponibilité de l’eau, stress hydrique.
🔺Santé publique : montée des politiques de sobriété incitative
Perspectives à moyen-long terme
✅ Segments premium → marges plus élevées.
✅ Marchés émergents → croissance en volume.
✅ Digitalisation → fidélisation client & marge directe.
✅ Positionnements durables → valorisation ESG accrue.
La bière demeure un actif défensif et résilient, soutenu par des marques fortes, des habitudes de consommation ancrées, et une capacité d’innovation constante. Toutefois, le secteur est à un point d’inflexion stratégique, où la valeur se déplacera des volumes vers les segments différenciés, durables et technologiques.

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« The only respect you get is the respect you earn»
Sylvester STALLONE
né le 6 juillet 1946
LETTRE HEBDOMADAIRE – 06/07/2025
CETTE SEMAINE
Les marchés américains reprennent après un long week-end, mais le calendrier reste relativement peu chargé tant sur le plan économique que sur celui des entreprises.
La décision de la Banque centrale australienne sur les taux d’intérêt et les chiffres de l’inflation chinoise constituent les principaux événements économiques, tandis que le géant pétrolier britannique Shell publie ses résultats du premier trimestre (T1).
Cependant, l’attention se portera probablement sur le retour des droits de douane, d’autant plus que le président Trump a déclaré préférer imposer des droits de douane plutôt que de négocier des accords commerciaux.
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A L’AFFICHE : Secteur de la Cyber Sécurité
À l’heure où les risques numériques deviennent systémiques, la cybersécurité s’impose comme une composante essentielle de la souveraineté économique et technologique. Entre la montée des cyberattaques, la généralisation du cloud, l’explosion des objets connectés et les tensions géopolitiques, la demande pour des solutions de cybersécurité connaît une croissance exponentielle. En 2025, ce marché, autrefois technique et cloisonné, devient une priorité stratégique pour les entreprises, les États et les investisseurs.
Un marché mondial à la croissance explosive
La première caractéristique frappante du marché de la cybersécurité est son expansion rapide, soutenue par une demande croissante des entreprises, des États et des particuliers.
➡️ Selon Fortune Business Insights, la taille du marché mondial était estimée à 193,7 milliards USD en 2024 et devrait atteindre 562,7 milliards USD d’ici 2032, ce qui représente un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 14,3 %.
➡️ D’autres sources, comme Mordor Intelligence, prévoient un marché atteignant 424 milliards USD dès 2030, avec un CAGR de 12,6 %.
Cette croissance est particulièrement marquée dans certaines zones géographiques.
➡️ L’Amérique du Nord conserve sa domination historique avec près de 44 % du marché global en 2023,
➡️ mais la région Asie-Pacifique se distingue par sa montée en puissance rapide, portée par la numérisation accélérée de pays comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie ou le Vietnam.
Une menace protéiforme : complexité, vitesse, sophistication
2025 est marquée par une évolution qualitative des menaces, où l’attaque est plus rapide, plus ciblée, et souvent appuyée par des logiques économiques ou géopolitiques.
🔐 Le temps moyen pour compromettre un système est passé de 62 minutes à 48 minutes en un an, avec des attaques parfois exécutées en moins d’une minute selon CrowdStrike.
Les intrusions utilisant des vulnérabilités de périphérie (VPN, APIs) sont passées de 3 % à 20 % des cas depuis 2023, traduisant une explosion de la surface d’attaque liée à la transformation cloud des entreprises.
🤖 L’IA, le machine learning (ML) et le Big Data révolutionnent les outils de détection et d’analyse des menaces. Les identités machines (bots, scripts, services) dépassent désormais les identités humaines dans un ratio de 45:1. L’exploitation de ces failles d’identité est d’ailleurs présente dans 60 % des incidents observés en 2024, avec Microsoft qui bloque à lui seul 7 000 attaques par mot de passe par seconde.
🔓 Les ransomwares, toujours au cœur de l’économie criminelle numérique, ont progressé de 37 % entre 2023 et 2024, avec 44 % des brèches impliquant un ransomware, et une tendance croissante aux attaques ciblant les copies de sauvegarde elles-mêmes (86 % des cas).

Une structuration sectorielle en transformation
Face à ces menaces, les entreprises et les administrations intensifient leurs investissements dans des solutions sectorielles, intégrées et intelligentes.
🏦 Le secteur bancaire et assurantiel (BFSI) reste le plus structuré, tant du fait des exigences réglementaires (DORA, GDPR, etc.) que de sa valeur attractive pour les hackers.
🏥 Le secteur santé, bien qu’encore en retard, devient une cible privilégiée pour les ransomwares en raison de la valeur stratégique de ses données.
🏭L’industrie, quant à elle, est confrontée à des risques accrus sur ses infrastructures critiques (énergie, transport, défense), avec une montée des attaques sur les systèmes industriels (SCADA, IoT).
Les entreprises investissent également dans des solutions de cloud security (+24 %/an), de Zero Trust Architecture, ou de MSSP (Managed Security Services Providers), en raison de la pénurie mondiale de talents estimée à 3,4 millions de postes non pourvus en cybersécurité.
Un paysage concurrentiel dense mais dominé par quelques leaders
Le marché reste fragmenté mais dominé par des acteurs américains et israéliens. Parmi les entreprises leaders :
➡️ Palo Alto Networks, leader des pare-feux de nouvelle génération et de la sécurité cloud ;
➡️ Fortinet et Check Point, spécialisés dans les appliances réseau et la cybersécurité OT ;
➡️ CrowdStrike et SentinelOne, pionniers de la détection/neutralisation en temps réel (EDR/XDR)
➡️ Microsoft, IBM et Cisco, intégrant la cybersécurité à leurs écosystèmes cloud et infrastructure.
Le marché tend vers une consolidation, avec de nombreuses fusions-acquisitions visant à constituer des suites unifiées.
En conclusion, la croissance du secteur de la Cyber-Sécurité ne fait aucun doute, et le secteur ne se contente plus de protéger les données : il protège les fonctions vitales de l’économie numérique. Il impose une logique de souveraineté cyber, une culture de la sécurité dès la conception (security by design) et une coopération accrue entre acteurs publics et privés.
Dans cette optique, le secteur offre des opportunités d’investissement majeures, mais exige une compréhension des risques structurels, car dans le cyberespace, la paix n’est jamais acquise, seulement bien défendue.

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« Quand la dépense d’un est
le profit d’un autre,
ce profit est une perte
pour la collectivité. »
Frédéric Bastiat
né le 30 juin 1801
LETTRE HEBDOMADAIRE – 29/06/2025
CETTE SEMAINE
Une semaine raccourcie attend les marchés américains en raison du jour férié de la fête nationale vendredi. Cela signifie que la publication des chiffres de l’emploi a été avancée à jeudi, qui est une demi-journée pour les marchés américains.
À l’ordre du jour cette semaine figurent également les indices des directeurs d’achat (PMI) de Chine, tant pour le secteur public que privé, ainsi que les PMI de l’Institute for Supply Management (ISM) américain, sans oublier les données sur l’inflation en Allemagne et dans la zone euro.
Les discours de plusieurs membres de la Réserve fédérale (Fed), dont Jerome Powell, seront suivis de près, car la probabilité d’une baisse des taux d’intérêt en septembre mais aussi en juillet augmente.
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A L’AFFICHE : Chine Taiwan, prochain conflit en 2025 ?
Les évenements géopolitiques se succèdent. Après la guerre Ukraine/Russie, la guerre Israël/Iran, l’hypothèse – toujours incertaine mais désormais crédible – d’une attaque amphibie ou d’un blocus total de Taïwan par la République populaire de Chine (RPC) en 2025, ne constituerait pas simplement un conflit régional, mais un événement systémique comparable, en impact, à une guerre mondiale localisée.
Au-delà du drame humain, elle affecterait :
➡️ Les chaînes de valeur mondiales, hyper-concentrées autour du détroit.
➡️ La stabilité macro-financière d’un système déjà fragile après la pandémie.
➡️ L’architecture politico-stratégique de l’Indo-Pacifique et, par ricochet, de l’Europe.
Si le scénario d’une invasion complète reste moins probable qu’un blocus, selon le United States Institut for Peace (USIP), sa réalisation aurait des coûts économiques estimés à plus de 10 000 milliards de dollars, soit environ 10 % du PIB mondial ! L’enjeu ne se limite donc pas à la souveraineté d’une île, mais à la structure même de la mondialisation.
Onde de choc économique
1. Le choc des semi-conducteurs
Taïwan concentre 67 % de la capacité mondiale de production de puces, et 90 % des puces avancées ≤ 7 nm, via la société TSMC. Une guerre détruisant ces capacités ou interrompant leur fonctionnement plongerait les industries mondiales (automobile, défense, IA, santé) dans une crise prolongée. Ainsi, l’arrêt brutal des fonderies de TSMC provoquerait une baisse immédiate de 5 à 10 % du PIB mondial selon Bloomberg Economics et Rhodium Group.
➡️ Pour l’USIP, un scénario de guerre totale entrainerait jusqu’à 40 % de perte du PIB pour Taïwan, 16,7 % pour la Chine, 3,3 % pour les États-Unis .
➡️ Quant à l’Union européenne, selon le DiiS, sa dépendance aux équipements électroniques, aux panneaux solaires et aux batteries lithium se solderait pas une perte de 2 à 3,5 % du PIB.
2. Commerce, logistique et marchés financiers
40 % du trafic mondial de conteneurs transite par la mer de Chine orientale ;
➡️ le War-risk premium serait multiplié par ×10 si l’on se base sur l’expérience de ce qui s’est passé en Mer Rouge (0,07 % → 0,7 % de la valeur du navire)
➡️ un blocus prolongé ferait plonger les indices actions de –10 à –15 % dans les premières semaines, comparable aux réactions post-9/11 ou à l’invasion de l’Ukraine avec fuite vers les valeurs refuges telles que les Treasuries américaines, l’or et le franc suisse ;
➡️ Les simulations CSIS/Bloomberg chiffrent le coût d’un conflit intégral à 10 000 milliards $ – soit ≈ 10 % du PIB mondial tandis qu’un simple blocus atteindrait déjà 2 à 5 000 milliards $.
3. Choc énergétique et matières premières
➡️ Le déroutement du trafic VLCC ( Very Large Crude Carrier) via détroit de Luçon entrainerait une prime de risque +25 $/baril de pétrole. Les modèles Purple Trading voient un pic possible à 200 $/bbl en cas d’escalade navale.
➡️ Avec 40 % du GNL mondial livré en Asie du Nord, chaque dollar sur le Brent équivaut à 0,04 pt d’inflation CPI au sein de l’OCDE.
➡️ La fragmentation forcée accélérerait le “friend-shoring” : délocalisations massives vers l’Inde, l’Asie du Sud-Est ou le Mexique, et flambée des coûts de transition pour les filières vertes (panneaux solaires, batteries) dont l’UE dépend aujourd’hui à plus de 80 % de fournitures chinoises.
4. Chocs budgétaires et financiers
Selon les études menées par la FED de Saint Louis,
➡️ Pékin entre dans la crise avec une dette publique à 96,3 % du PIB, élevée pour un pays émergent, et une croissance en berne, ce qui limiterait sa capacité de relance.
➡️ La vente préventive de réserves en bons du Trésor américain par la Chine, exercerait une pression de court terme sur les taux mais n’inverserait pas la hiérarchie des « actifs refuges » à long terme.
➡️ Les États-Unis et leurs alliés devraient combiner soutien monétaire (liquidités, lignes FX) et plans budgétaires anti-récession, tandis qu’une inflation importée par rupture d’offre pousserait à des contrôles de prix et de salaires sectoriels.

Répercussions politiques
En cas de conflit, tous les différents rapports, décrivent un jeu perdant-perdant :
1. Pour la Chine : pari existentiel
⚠️ Le « contrat social » fondé sur la croissance serait mis à mal ; perte de capitaux étrangers, de recettes fiscales locales et de technologies critiques.
⚠️ Le taux de chômage urbain augmenterait de plus de +10 % d’ici fin 2025 si les exportations high-tech chutent de 30 %.
⚠️ La mobilisation nationaliste renforcerait à court terme l’autorité du Parti, mais le risque de mécontentement populaire imprévisible, déjà révélé lors des protestations anti-zéro-Covid, demeurerait élevé
⚠️ Une défaite ou un enlisement prolongé pourrait fragiliser Xi Jinping malgré l’emprise institutionnelle, rouvrant le jeu des factions au sein du PCC.
2. Pour les États-Unis et l’Indo-Pacifique
⚠️ La crédibilité de la dissuasion américaine serait testée. Une non-intervention signerait la fin du statut d’hyperpuissance ; une intervention victorieuse cimenterait au contraire l’Alliance du Pacifique (Japon, Australie, Philippines) mais au prix de pertes lourdes ; dans les deux cas, l’Europe devrait assumer davantage sa propre sécurité.
⚠️ Dépenses de défense : +0,8 % du PIB US (≈ 200 Mds $) la première année, Japon à 3 % du PIB.
⚠️ En cas d’engagement direct, le conflit deviendrait la première guerre aéronavale de haute intensité depuis 1945, avec risque d’escalade nucléaire régionale.
3. Pour l’Union européenne
⚠️ Choc récessif importé via l’industrie automobile, l’électronique et l’énergie ; la dépendance aux importations chinoises de technologies vertes mettrait en péril les objectifs climatiques européens.
⚠️ Un rééquilibrage OTAN entrainera une pression accrue pour que l’UE prenne en charge son flanc oriental et la sécurité maritime du golfe d’Aden.
⚠️ Pression politique pour adopter un paquet de sanctions pro-Taïwan, avec contre-mesures chinoises (boycotts, contrôles douaniers, cyber-attaques) ciblant les champions européens.
⚠️ Possibilité d’un réalignement stratégique : rapprochement transatlantique sur les chaînes critiques, ou au contraire neutralisme économique pour protéger l’industrie continentale.
L’hypothèse d’une invasion chinoise de Taïwan en 2025 n’est pas la plus probable, mais elle devient modélisable, chiffrable, et surtout plausible dans un monde en fragmentation stratégique. La paix dans le détroit de Taïwan est devenue une condition de la stabilité mondiale. Elle est plus fragile qu’on ne le pense, mais, en raison du prix colossal de ce conflit, plus défendable qu’on ne le croit.
Est ce que les jeux d’ego de ceux qui dirigent actuellement les puissances mondiales, tiendront compte de cette équation ?

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« Le plus grand don des êtres humains est notre capacité à ressentir de l’empathie. »
Meryl STREEP
né le 22 juin 1949
LETTRE HEBDOMADAIRE – 22/06/2025
CETTE SEMAINE
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C’est bien la géopolitique qui dominera cette semaine. Les US ont bombardé avec succès les trois principaux sites nucléaires iraniens. Les marchés seront à l’affût de la réaction du régime iranien, mais aussi des réactions de la russie et de la Chine notamment envers Taiwan. Au niveau économique, la semaine commence avec la publication des indices PMI (Purchasing Managers Index) flash, qui donnent un aperçu de la situation économique mondiale, environ deux mois après l’introduction par Trump de nouveaux droits de douane radicaux. Les données allemandes IFO sur la confiance, la confiance des consommateurs américains et les commandes de biens durables aux États-Unis seront également des éléments clés cette semaine. Côté résultats d’entreprises, aux US, la semaine sera relativement chargée, même si ceux-ci concernent principalement des entreprises de deuxième et troisième rangs, à l’exception notable de Nike. |
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A L’AFFICHE : Le Marché Automobile Européen en 2025
Le premier trimestre 2025, confirme que le secteur automobile européen aborde l’année 2025 avec une profonde recomposition industrielle, commerciale et réglementaire. La croissance faible de la zone euro, les politiques environnementales contraignantes, la concurrence chinoise croissante, ainsi que la transition vers l’électrification modifient en profondeur les équilibres du marché. L’Europe conserve un poids économique majeur dans ce secteur, représentant 7 % du PIB de l’UE et 13,8 millions d’emplois directs et indirects, mais sa compétitivité est fragilisée.
Une stagnation des ventes de voitures neuves
Le début de l’année 2025 a confirmé un ralentissement du marché automobile européen, dans un contexte de croissance molle en zone euro:
➡️ Le marché européen totalise 4,83 millions d’immatriculations sur les quatre premiers mois de 2025, soit une baisse de -0,4 % en glissement annuel
➡️ Les plus fortes baisses sont observées en France (-7,3 %) et Belgique (-9,2 %) tandis que l’Espagne (+12,1 %) et l’Autriche (+7,8 %) s’en sortent mieux.
➡️ La croissance économique sous-jacente reste faible : le PIB de la zone euro ne devrait croître que de 0,9 % en 2025 ce qui pèse sur la demande intérieure.
Malgré tout, certains signaux restent positifs : le segment des véhicules particuliers affiche une meilleure résistance que prévu, et la montée en gamme amorcée par certains groupes (Renault, BMW) permet de préserver les marges, au prix toutefois d’une dépendance accrue à la réussite des nouveaux modèles.
Une transition énergétique accélérée, mais contrastée selon les marchés
⚡La transition vers la mobilité électrique constitue le levier principal de transformation du secteur. En 2025, 17 % des immatriculations concernent des véhicules 100 % électriques (BEV), en hausse de 1 point par rapport à 2024.
Si l’on y ajoute les hybrides rechargeables (9 %) et les hybrides simples (13 %), les motorisations électrifiées représentent désormais près de 40 % des nouvelles ventes dans l’Union européenne.
🇪🇺 L’Allemagne reste leader du marché des VE (19,1 % de part de marché VE), suivie de la France, puis du Royaume-Uni.
La France voit toutefois ses ventes globales baisser à cause de la réduction des aides publiques (de 1,5 Md€ à 750 M€).
Ce basculement vers l’électrique répond à une contrainte réglementaire majeure : l’objectif européen de réduction des émissions de CO₂ à 93 g/km (WLTP) sur la période 2025–2027. Or, en l’état, plusieurs constructeurs ne sont pas en conformité, avec des dépassements significatifs : Volkswagen à +14 g/km, Renault à +5 g/km, selon les dernières estimations de l’IFPEN…

Une compétitivité structurellement fragilisée face aux défis technologiques et géopolitiques
⚠️ Le rapport McKinsey publié en mars 2025 dresse un constat sans appel : la compétitivité du secteur automobile européen s’est érodée. Depuis 2017, les parts de marché mondiales des constructeurs européens ont reculé de 13 points, et la rentabilité moyenne des équipementiers a chuté de 7,4 % à 5,1 %. Cette perte de rentabilité freine leur capacité à investir massivement dans la transition électrique, en particulier pour les PME sous-traitantes.
⚠️ Le contexte géopolitique accentue cette fragilité : les tensions entre la Chine, les États-Unis et l’Europe ont conduit à l’instauration de droits de douane pouvant atteindre 45 % sur les véhicules électriques chinois. Si ces mesures visent à protéger l’industrie européenne, elles pourraient à court terme renchérir les coûts et perturber les approvisionnements.
✅ Enfin, la révolution logicielle, incarnée par l’émergence des véhicules « software-defined », impose un saut technologique considérable. Le marché mondial des logiciels automobiles et systèmes ADAS est estimé à 165 Md€ d’ici 2035, et les consommateurs européens attendent désormais des véhicules aussi connectés qu’un smartphone.
Les groupes capables d’investir massivement dans ces innovations seront les mieux positionnés pour capter la valeur à venir.
En conclusion, le mot d’ordre est sélectivité. Il ne s’agit plus d’investir dans « l’automobile », mais dans des segments spécifiques qui captent la transformation de la mobilité en Europe.

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« Il ne faut jamais oublier que la chose la plus importante est d’agir selon ses convictions. »
Yitzhak SHAMIRné le 15 juin 1915
LETTRE HEBDOMADAIRE – 15/06/2025
CETTE SEMAINE
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A L’AFFICHE : Le Secteur de l’Electricité
L’électricité est au cœur de la transition énergétique mondiale. En 2024, pour la première fois depuis les années 1940, plus de 40 % de l’électricité mondiale a été produite à partir de sources bas-carbone. Cette évolution marque un tournant historique, mais elle s’inscrit dans un contexte contrasté, où les besoins en électricité augmentent fortement sous l’effet de la croissance économique, de la digitalisation (centres de données, IA), de l’électrification des usages (véhicules, pompes à chaleur) et du changement climatique (vagues de chaleur).
Un secteur sous tension : croissance rapide et transformation du mix
En 2024, la demande mondiale d’électricité a augmenté de 4,0 %, une accélération nette par rapport à 2023. Cette hausse est tirée par :
➡️ le développement économique des pays émergents, en particulier en Asie,
➡️ la climatisation massive dans un contexte de réchauffement climatique (+1,5 % de consommation due aux vagues de chaleur en Chine, +6,6 % en Inde),
➡️ la digitalisation, avec l’essor des data centers, de l’intelligence artificielle et du cloud computing,
➡️ et enfin l’électrification progressive des transports et du chauffage (pompes à chaleur, véhicules électriques).
Dans tous les scénarios prospectifs (IEA, Ember, BNEF), la consommation mondiale est appelée à doublER d’ici 2050, avec des taux annuels de croissance de l’ordre de +3,2 à +3,5 % à moyen terme.
La croissance de la production renouvelable en 2024 a atteint 858 TWh, un record historique. Cette croissance est portée avant tout par le solaire photovoltaïque, qui enregistre +474 TWh sur une seule année (+29 %), suivi de l’éolien (+328 TWh). C’est la première fois que la production combinée solaire/éolien dépasse l’hydroélectricité.
En 2024 :
➡️ le solaire représente 6,9 % de la production mondiale,
➡️ l’éolien 8,1 %,
➡️ l’hydroélectricité 14,3 %,
➡️ et le nucléaire 9 %.
À l’inverse, la part du charbon recule lentement, représentant 34,4 % de la production mondiale (contre 36,6 % en 2022), malgré une hausse absolue ponctuelle liée à des pics de chaleur et de demande. Le gaz reste stable autour de 24,7 %, mais subit la pression de la volatilité des prix mondiaux.
Des dynamiques géographiques contrastées et asymétriques
🇨🇳 La Chine reste le premier marché électrique mondial avec plus de 8 800 TWh produits en 2024. Elle a représenté 53 % des ajouts solaires mondiaux, confirmant sa domination industrielle sur la chaîne photovoltaïque.
Toutefois, le pays continue à investir dans de nouvelles centrales à charbon, à hauteur de 100 GW supplémentaires autorisés en 2023. Cela révèle une tension stratégique entre sécurité d’approvisionnement, emploi industriel, et ambitions climatiques. Fait notable : 81 % de la hausse de consommation chinoise en 2024 a été couverte par des sources bas-carbone, un signal de transition malgré tout.
🇮🇳 L’Inde a vu sa consommation croître de +6,6 % en 2024, l’une des plus fortes hausses au monde. Sa production reste majoritairement issue du charbon (environ 72 %). Mais des projets massifs solaires (NTPC, Adani, Rewa Ultra Mega Solar Park) permettent de viser 500 GW de capacité renouvelable installée d’ici 2030, dont 280 GW solaires.
Le réseau indien reste fragile, avec des pannes localisées et un sous-investissement chronique dans les interconnexions.
🇪🇺 L’Union européenne poursuit son ambition de neutralité carbone avec une part des renouvelables qui atteint 52,7 % de la production électrique en 2024. Le charbon est en chute libre (moins de 10 % du mix), et le gaz reste une énergie de transition (~19,5 %).
Le nucléaire reste structurant dans certains pays (France, Finlande), mais contesté ailleurs (Allemagne).
L’Europe souffre néanmoins de trois fragilités :
⚠️ Dépendance aux importations de panneaux et batteries (Asie),
⚠️ Réseaux saturés et peu modernisés,
⚠️ Volatilité des prix liée au marché ETS et aux tensions géopolitiques.
🌍 Le continent africain produit environ 900 TWh/an, avec de très fortes disparités. Environ 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité. La part des renouvelables y est encore limitée (21 %, principalement hydroélectricité), mais le potentiel solaire est le plus élevé au monde. Les investissements restent insuffisants malgré de nombreux projets appuyés par la Banque mondiale et l’AFD.
🇺🇸 Aux États-Unis, la production électrique s’élève à 4 600 TWh, dominée par le gaz (38 %), suivi du nucléaire (18 %) et des renouvelables (29,5 %). Le Inflation Reduction Act stimule les investissements dans l’éolien, le solaire, l’hydrogène et les batteries.
🌎 En Amérique latine, la situation est différente : plus de 60 % de la production est déjà renouvelable, grâce à l’hydroélectricité (notamment au Brésil, en Colombie et au Chili). Le solaire progresse au Mexique, au Chili et en Argentine, souvent via des contrats PPA directs entre entreprises.

Perspectives 2025–2030 : entre transition ambitieuse et risques structurels
➡️ L’électricité est appelée à devenir la forme dominante de l’énergie finale consommée dans le monde. Son rôle central dans la décarbonation du transport, de l’industrie et du bâtiment est désormais reconnu.
L’AIE estime que pour respecter les trajectoires Net Zero 2050 :
✅ la part de l’électricité dans la consommation finale doit passer de 20 % aujourd’hui à plus de 50 % en 2050,
✅ et la part du solaire/éolien dans la production mondiale dépasser 50 % dès 2040.
➡️ La question de la flexibilité (stockage, effacement, interconnexions) devient cruciale. Les réseaux de transport et de distribution sont saturés ou obsolètes dans de nombreuses régions. Or, la variabilité du solaire et de l’éolien nécessite une capacité de pilotage rapide.
Le développement du stockage stationnaire, des réseaux intelligents et de l’hydrogène vert sera donc un axe stratégique majeur.
➡️ Les marchés de l’électricité se “re-régulent” : CfD (Contracts for Difference), PPA (Power Purchase Agreements), subventions d’État… Le modèle libéralisé cède la place à un pilotage plus stratégique, où les États jouent un rôle moteur pour garantir à la fois la transition et la sécurité d’approvisionnement.
Le marché mondial de l’électricité est en pleine mutation : à la fois plus vert, plus numérique, mais aussi plus tendu et géopolitiquement sensible. La décennie 2025–2035 sera décisive. Si les investissements dans les renouvelables se poursuivent au rythme actuel, l’objectif d’un mix bas-carbone mondial à 50 % à l’horizon 2035 est réaliste.
Mais il faudra pour cela relever deux défis majeurs : la modernisation massive des réseaux, et la résilience face aux chocs climatiques, politiques et économiques.

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« La coopération n’est pas nécessairement le fruit de la bienveillance :
elle peut émerger naturellement dans des jeux répétés, même entre acteurs égoïstes. »
Robert J. AUMANN
né le 8 juin 1930
LETTRE HEBDOMADAIRE – 08/06/2025
CETTE SEMAINE
Cette semaine sera dominée par les données sur l’inflation aux États-Unis et en Chine, les premières étant probablement les plus importantes. Les investisseurs sont à l’affût de tout signe indiquant que les droits de douane imposés par Trump ont entraîné une hausse des prix, ce qui pourrait obliger la banque centrale américaine à adopter une position plus restrictive.
Les investisseurs britanniques suivront de près la revue des dépenses publiques mercredi, qui pourrait donner des indications sur les dépenses d’infrastructure visant à stimuler l’économie britannique. Le géant britannique de la grande distribution Tesco publiera ses résultats la semaine prochaine, tandis qu’aux États-Unis, Oracle sera l’une des dernières grandes entreprises à publier ses résultats.
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A L’AFFICHE : Le Secteur de l’Eau
L’eau est la ressource naturelle la plus vitale à la vie humaine, à l’agriculture, à l’industrie, et à la stabilité géopolitique. Pourtant, cette ressource essentielle fait aujourd’hui face à des tensions croissantes : raréfaction locale, surconsommation, pollution, changement climatique, mais aussi défaillances de gouvernance.
Le marché mondial de l’eau est ainsi devenu un enjeu économique majeur, porteur de risques systémiques mais aussi d’opportunités d’investissement et d’innovation. Alors que le stress hydrique menace plus de la moitié de la population mondiale à horizon 2030, la gestion de l’eau apparaît comme un enjeu de sécurité, d’investissement durable et d’innovation technologique.
Une ressource sous pression : stress hydrique, surexploitation, inégalités
➡️ Des réserves abondantes mais mal distribuées
Les ressources en eau douce renouvelables sont très inégalement réparties. Le Brésil, la Russie et le Canada concentrent à eux seuls une part importante du stock mondial (plus de 16 000 milliards de m³ cumulés), tandis que des pays densément peuplés comme l’Inde, la Chine ou le Mexique souffrent d’une disponibilité par habitant très faible.
À l’échelle mondiale, selon les rapports des Nations Unies et les données fournies par Statista et Water Peace & Security, près de 2 milliards de personnes vivent dans des zones soumises à un stress hydrique élevé, et ce chiffre devrait croître significativement avec l’urbanisation, la croissance démographique et le réchauffement global.
➡️ Les usages dominés par l’agriculture
L’agriculture représente encore environ 70 % des retraits d’eau mondiaux, devant l’industrie (20 %) et les usages domestiques (10 %). Ce déséquilibre pèse lourdement sur les ressources souterraines dans des régions arides, comme en Inde ou au Moyen-Orient. La surexploitation des aquifères, combinée à l’inefficience des réseaux d’irrigation, rend la situation critique dans certaines zones comme le bassin de l’Indus ou la plaine du Gange.
Les documents de Cognitive Market Research confirment par ailleurs que 771 millions de personnes n’ont toujours pas accès à une source d’eau potable fiable en 2024, chiffre en stagnation depuis 5 ans.
Un marché économique structuré autour des infrastructures, technologies et services
➡️ Un marché global en forte croissance
Le marché mondial de l’eau est estimé à près de 914 milliards USD en 2023 et devrait croître à un taux annuel supérieur à 6 % d’ici 2030. Il se structure autour de plusieurs segments :
💧 la production et distribution d’eau potable (opérateurs comme Veolia, Suez, American Water),
🏭 le traitement des eaux usées,
🧠 les technologies de surveillance et d’efficacité des réseaux (capteurs, IA, maintenance prédictive).
🌊le dessalement (Arabie saoudite, Israël, Espagne) et
🏗️ la réutilisation des eaux traitées, en expansion dans les régions arides.
➡️ Un tissu d’acteurs privés et publics en transformation
Historiquement dominé par les services publics, le secteur s’est progressivement ouvert à des opérateurs privés, notamment en Europe, en Asie et en Amérique du Nord.
Des entreprises comme Xylem, Kurita, Pentair, Danaher Water ou Evoqua proposent des solutions technologiques pour une gestion optimisée de l’eau, intégrant durabilité, efficacité énergétique et traçabilité.
L’eau, une variable géopolitique et climatique de plus en plus critique
⚠️ Le stress hydrique ne se contente pas d’être une urgence humanitaire ou environnementale : il devient un facteur géopolitique structurant. Les grands bassins partagés – Nil, Mékong, Tigre-Euphrate – sont au cœur de tensions diplomatiques, d’autant plus que les projets de barrages ou de dérivation sont menés unilatéralement.
⚠️ Les rapports de White & Case et WPS rappellent que plus de 60 % des ressources en eau douce sont transfrontalières, sans cadre juridique contraignant. Le Grand barrage de la Renaissance en Éthiopie ou les projets hydrauliques chinois au Tibet sont autant de points chauds.
⚠️ Le changement climatique exacerbe ces fragilités : selon les scénarios de +2 °C, 1,15 milliard de personnes supplémentaires seraient exposées à un stress hydrique sévère. La fréquence des sécheresses, la montée des eaux salines et la fonte des glaciers accentuent la volatilité des ressources.

Enjeux et opportunités à l’horizon 2025
➡️ Un investissement croissant dans les économies avancées
En 2025, les plans de relance verte et la réglementation environnementale soutiennent le marché. Aux États-Unis, le programme IIJA (Infrastructure Investment and Jobs Act) prévoit plus de 50 milliards USD sur l’eau. Au Royaume-Uni, le programme AMP8 double les investissements pour 2025-2030. En Europe, les politiques sur les PFAS et le changement climatique imposent des rénovations coûteuses mais nécessaires.
➡️ Des marchés émergents à fort potentiel mais à haut risque
L’Asie-Pacifique est confrontée à une double tension : croissance urbaine rapide et instabilité climatique. L’Afrique, bien que sous-équipée, bénéficie d’un regain d’attention internationale pour des projets d’accès à l’eau, soutenus par des institutions comme la Banque mondiale et des initiatives climatiques. Toutefois, la rentabilité y reste incertaine à court terme.
➡️ La convergence ESG et la montée des investissements durables
L’eau devient un vecteur d’ESG reporting central. Selon White & Case, 90 % des investisseurs institutionnels intègrent déjà l’eau dans leur stratégie RSE, et 55 % prévoient une hausse des flux de capitaux vers ce secteur. L’eau est considérée comme un « smart investment » offrant diversification, résilience et impact positif, dans un contexte d’instabilité macroéconomique.

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« L’inégalité n’est pas seulement le produit des marchés — elle est souvent ancrée
dans les règles mêmes du jeu. »
Samuel BOWLES
né le 1er juin 1939
LETTRE HEBDOMADAIRE – 01/06/2025
CETTE SEMAINE
Les chiffres américains de la semaine passée ont déjà montré l’impact des tarifs douaniers mis en place. Les rapports sur l’emploi aux États-Unis domineront la semaine, fournissant des indices supplémentaires, sur l’impact des tarifs douaniers sur l’économie américaine. L’indice ISM des directeurs d’achat (PMI) jouera un rôle similaire.
En Europe, les mauvais chiffres économiques de l’Allemagne ainsi qu’une inflation toujours orientée à la baisse, encourageront la BCE à « couper » ses taux d’intérêt par un minimum de 25 bps.
Les résultats des entreprises sont principalement des noms de second ordre, alors que la saison des résultats aux US et en Europe entre dans ses derniers jours.
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A L’AFFICHE : Le Japon
Longtemps moteur économique de l’Asie et deuxième économie mondiale au XXe siècle, le Japon aborde 2025 dans une situation paradoxale. D’un côté, le pays bénéficie de fondamentaux solides : industrie performante, institutions stables, excédent d’épargne. De l’autre, il fait face à des défis persistants : vieillissement accéléré, stagnation de la consommation, et un environnement mondial devenu plus contraint.
Une économie avancée à la structure atypique
➡️ PIB nominal : ≈ 4 000 milliards USD ( France ≈ 3 051 Mds USD)
➡️ PIB/habitant : ≈ 33 800 USD (France ≈ 44 700 USD)
➡️ Taux de chômage : 2,5 % (France ≈ 7,4%)
➡️ Dette publique : 255 % du PIB (France ≈ 113% du PIB)
Son économie repose sur une structure largement tertiarisée, mais fortement marquée par la puissance de son industrie exportatrice.
En 2024, les services représentent environ 71 % du PIB, dominés par la finance, le commerce et les télécommunications. L’industrie, avec près de 27 % du PIB, conserve un rôle central, notamment via les filières automobile, électronique, et semi-conducteurs. L’agriculture ne pèse plus qu’1 %, bien qu’elle conserve une forte valeur symbolique et politique.
Un modèle fondé sur l’innovation et la stabilité… mais confronté à ses limites
✅Le Japon maintient une balance commerciale globalement équilibrée. En 2024, ses exportations ont progressé de +6,2 %, portées par la reprise américaine (21 % des exportations) et la performance des produits industriels de niche. En revanche, les tensions avec la Chine et les nouvelles barrières douanières américaines sur l’automobile (-25 %) constituent des freins majeurs à moyen terme.
✅ Le pays bénéficie d’une forte épargne domestique (~25 % du PIB), d’entreprises technologiquement performantes (robotique, composants optiques, équipements médicaux) et d’institutions solides. La crédibilité de la Banque du Japon, même après des décennies de taux ultra-bas, reste élevée.
⚠️ La principale vulnérabilité du Japon réside dans sa démographie. La population active diminue de 0,5 à 1 % par an, et les personnes âgées représentent déjà plus de 30 % de la population. Ce vieillissement pèse sur la consommation, l’épargne longue et l’innovation.
⚠️ À cela s’ajoutent une productivité stagnante dans les PME, une faible flexibilité du marché du travail, et une dépendance énergétique élevée. Malgré la réactivation de certains réacteurs nucléaires, le pays reste exposé aux chocs d’approvisionnement.

Perspectives 2025 : une reprise fragile dans un monde sous tension
Les prévisions économiques pour 2025 illustrent le paradoxe japonais : des indicateurs relativement stables, mais une dynamique de croissance limitée.
➡️ Une croissance molle mais résiliente. La croissance du PIB devrait osciller entre +0,5 % et +0,7 %, selon les scénarios des grandes banques (BOJ, Nomura, BNP Paribas). L’investissement privé reste soutenu par les incitations à la modernisation technologique, mais la consommation intérieure est pénalisée par l’inflation et la faiblesse des salaires réels.
➡️ L’inflation : un retour modéré mais durable. Après des décennies de stagnation des prix, l’inflation s’est installée autour de 2,5 %. Cette hausse est liée à la flambée des prix alimentaires (+70 % sur le riz), aux coûts de l’énergie, et à la revalorisation progressive des salaires nominaux (+5,3 %). Toutefois, les salaires réels restent orientés à la baisse, ce qui freine la demande domestique.
➡️ Politique monétaire et normalisation prudente. La Banque du Japon a mis fin à son taux directeur négatif en 2024. En 2025, elle maintient un taux de 0,5 %, malgré une inflation au-dessus de la cible, afin de ne pas compromettre la fragile reprise. Elle reste extrêmement attentive aux risques externes (hausse des taux mondiaux, ralentissement chinois, guerre commerciale).
➡️ Une transformation lente mais stratégique. Le gouvernement japonais pousse à une réorientation de l’épargne vers l’investissement productif. Le succès des plans NISA (nouveaux comptes d’investissement exemptés d’impôts) et la digitalisation accélérée de certains secteurs (services publics, industrie manufacturière) pourraient ouvrir une nouvelle phase de croissance qualitative.

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« Ne suivez pas où le chemin peut mener.
Allez plutôt là où il n’y a pas de chemin
et laissez une trace. »
Ralph Waldo EMERSON
né le 25 mai 1803
LETTRE HEBDOMADAIRE – 25/05/2025
CETTE SEMAINE
Le mois de mai semblait s’achèver sur une note plus calme dans l’ensemble, mais les dernières menaces de taxes sur les produits Européens sont venues tout chambouler. La semaine s’annonce donc plus volatile que prévue et les résultats de Nvidia ajouteront certainement à l’incertitude.
Aux USA, les commandes de biens durables devraient être plus faibles, reflétant peut-être l’impact des droits de douane, mais à mesure que nous avançons dans le mois de juin, la situation pourrait devenir plus claire. En France et en Allemagne l’inflation et les indices de confiances des consommateurs concentreront l’attention du marché.
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A L’AFFICHE : Fiche Pays Israël
Israël est un État jeune, dont les frontières (de la taille de la Belgique), ont été délimitées en 1948, mais disposant d’une structure économique comparable à celle de pays développés. En 2025, sa population approche les 9,9 millions d’habitants, avec une croissance annuelle de près de 1,8 %, l’une des plus dynamiques de l’OCDE. Sa population est aussi exceptionnellement jeune (âge médian ≈ 30 ans), majoritairement urbaine, et concentrée autour de Tel Aviv (cœur économique) et Jérusalem (capitale politique et religieuse).
Un micro-État à puissance économique et technologique mondiale
➡️ PIB nominal : ≈ 540 milliards USD ( France ≈ 3 051 Mds USD)
➡️ PIB/habitant : ≈ 53 000 USD (France ≈ 44 700 USD)
➡️ Taux de chômage : 3,1 % (France ≈ 7,4%)
➡️ Dette publique : 69 % du PIB (France ≈ 113% du PIB)
L’économie israélienne est singulièrement orientée vers les services (71 % du PIB), avec un pilier industriel tourné vers la haute technologie (électronique, cybersécurité, biotechnologie, defense-tech). L’agriculture, très innovante (irrigation de précision, génétique végétale), ne pèse que 2 % du PIB. Ce positionnement est le fruit d’une stratégie de long terme en faveur de la R&D : Israël investit environ 5,4 % de son PIB en recherche, un record mondial.
Le secteur technologique représente 18 % du PIB et 58 % des exportations. Plus de 6 000 startups sont actives, avec un fort soutien public (Israel Innovation Authority), un écosystème dynamique autour du capital-risque et une forte coopération civilo-militaire en matière d’innovation.
En 2025, Israël est reconnu comme l’un des leaders mondiaux de l’IA, de la cybersécurité et des technologies duales (civiles/militaires).

Une reprise économique en cours, malgré un environnement incertain :
Après une année 2024 marquée par les effets économiques du conflit avec le Hamas, l’économie israélienne affiche une forte capacité de rebond en 2025.
➡️ La croissance du PIB est attendue autour de +3,4 à +3,5 %, tirée par la reprise de l’investissement (+8,7 % au T1), les exportations et la consommation privée (+3,2 %) malgré une hausse de la fiscalité indirecte.
➡️ L’indice des prix à la consommation reste sous contrôle : +2,4 %, et dans la cible de la Banque centrale.
➡️ La politique monétaire entame un assouplissement progressif : après une série de hausses, le taux directeur est attendu en baisse de 75 points de base pour atteindre 3,75 % fin 2025.
➡️ Côté budgétaire, les autorités poursuivent une consolidation prudente. Le déficit est ramené à 4,7 % du PIB, contre 6,9 % en 2024, avec des hausses de TVA, des gels d’indexations et un effort de rationalisation budgétaire.
➡️ La dette publique, bien que croissante (69 % du PIB), reste financée à long terme, avec une maturité moyenne de plus de 9 ans.
➡️ Le compte courant reste largement excédentaire (+4 % du PIB) grâce aux exportations technologiques, et les réserves de change dépassent 215 Md$, assurant une solide couverture du shekel. La devise s’est d’ailleurs appréciée au T1 2025, favorisée par le retour partiel des investisseurs internationaux et l’émission obligataire réussie de 5 Md$ début janvier.
Des atouts structurels et des fragilités géopolitiques
En 2025, Israël offre un profil rare d’économie mixte, combinant :
✅ Des caractéristiques de pays développé (institutions solides, innovation de pointe, infrastructures numériques),
✅ De marché émergent (croissance, démographie, risques géopolitiques),
✅ Son poids technologique mondial, son autonomie énergétique croissante (gisement gazier Leviathan), et sa stabilité monétaire en font un actif stratégique à moyen-long terme.
Mais ces forces cohabitent avec plusieurs fragilités.
⚠️ La situation géopolitique reste sous tension,
⚠️Des fractures sociétales profondes affaiblissent le consensus national,
⚠️ La forte exposition à la tech l’expose aussi aux cycles financiers mondiaux (hausse des taux, bulles de valorisation, ruptures géopolitiques sur les chaînes de valeur).

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« La bonne vie est inspirée par l’amour
et guidée par la connaissance. »
Bertrand RUSSELL
né le 18 mai 1872
LETTRE HEBDOMADAIRE – 18/05/2025
CETTE SEMAINE
L’inflation au Royaume-Uni et au Japon, ainsi que l’indice rapide des directeurs d’achat (PMI), sont les principaux événements économiques à surveiller cette semaine, tandis que la semaine calme pour les grands bénéfices américains est compensée par de nombreuses entreprises britanniques, notamment Vodafone, Marks & Spencer, Diageo et easyJet.
L’appétit pour le risque a rebondi la semaine dernière grâce à la trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine, prolongeant ainsi l’atmosphère plus positive observée depuis la mi-avril.
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A L’AFFICHE : Outlook 2025 Semi Conducteurs
Après une année 2023 marquée par une contraction sévère des ventes, le marché a connu un spectaculaire redressement en 2024, porté par la reprise de la demande et la montée en puissance des applications liées à l’intelligence artificielle (IA). En 2025, le secteur s’affirme à nouveau comme un moteur de croissance, avec une dynamique solide, bien que confrontée à des défis structurels.
Une croissance mondiale tirée par les nouvelles applications technologiques :
L’année 2025 s’inscrit dans la continuité d’un fort rebond amorcé en 2024, année au cours de laquelle les ventes mondiales de semi-conducteurs ont progressé de +19%, pour atteindre 627 milliards de dollars. Selon les prévisions du WSTS, le marché atteindra environ 697 milliards de dollars en 2025, soit une croissance supplémentaire de +11,2%
Le segment des logiciels de calcul haute performance et des mémoires pour serveurs se distingue particulièrement : il captera près de 156 milliards de dollars de revenus en 2025, soit plus de 20% du marché global. Cette demande s’accompagne de l’accélération des investissements en capacités de production : 185 milliards de dollars seront alloués aux dépenses d’investissement en 2025, avec une augmentation prévue de +7% des capacités de fabrication mondiales.
Les applications dans l’automobile connectée, la 5G, les objets connectés (IoT), mais surtout dans l’IA générative, ont transformé la demande structurelle. Des acteurs comme Nvidia, Broadcom ou AMD bénéficient directement de cette nouvelle donne technologique, avec des marges opérationnelles records (EBIT >50%)

Une reprise hétérogène selon les segments et les régions :
Si la dynamique globale est favorable, tous les segments du secteur n’évoluent pas à la même vitesse. En 2023, les produits de mémoire (DRAM, NAND) avaient fortement souffert, pénalisés par une baisse de la demande en PC et smartphones. En 2024 et 2025, ils enregistrent un retour en grâce, avec une croissance de +81% prévue pour les mémoires en 2024, soutenue par l’explosion des besoins en stockage pour l’IA.
En revanche, certains sous-segments plus traditionnels — capteurs, analogiques, composants discrets — restent sous pression, avec des marges plus faibles et une croissance modérée à un chiffre.
Sur le plan géographique, l’Asie-Pacifique reste dominante, concentrant près de 60% des ventes mondiales, mais les États-Unis (32%) et l’Europe (9%) renforcent leur rôle via des stratégies de relocalisation et de souveraineté technologique. En Europe, le marché atteindra 63,5 milliards d’euros en 2025, tiré notamment par les performances de STMicroelectronics, ASML et Infineon.
Risques, tensions géopolitiques et nouvelles stratégies industrielles :
Malgré ces perspectives prometteuses, l’année 2025 n’est pas exempte de risques. Le secteur reste fortement exposé aux tensions géopolitiques, notamment entre les États-Unis et la Chine. Les « tarifs réciproques » évoqués par l’administration américaine menacent de perturber certaines chaînes de valeur, bien que les semi-conducteurs soient pour l’instant partiellement exemptés. Toutefois, les tensions commerciales peuvent entraîner des effets de substitution, de relocalisation ou de surstockage.
Par ailleurs, la pénurie de talents et les limites physiques du scaling technologique nécessitent des innovations majeures, notamment dans le packaging avancé (chiplets, interposers) et les nouveaux matériaux (carbure de silicium, gallium nitrure). Le recours à l’IA industrielle, notamment à travers les jumeaux numériques, devient un levier crucial d’optimisation des chaînes de production.
Enfin, la structure du marché reste polarisée : alors que les acteurs fabless ou spécialisés dans l’IA (Nvidia, Broadcom) affichent des croissances fulgurantes et des marges exceptionnelles, d’autres groupes comme Intel ou Micron pâtissent encore de coûts fixes élevés et de surcapacités passées.

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» Ne craignez pas d’atteindre
la perfection, vous n’y arriverez jamais. »
Salvador DALI,
né le 11 mai 1904
LETTRE HEBDOMADAIRE – 11/05/2025
CETTE SEMAINE
L’inflation américaine sera l’événement clé de la semaine. Le produit intérieur brut (PIB) du Japon et du Royaume-Uni sera à surveiller, mais son importance est limitée car il couvre le premier trimestre, avant l’entrée en vigueur des droits de douane. L’indice de confiance du Michigan aux États-Unis devrait continuer de s’affaiblir.
Les bénéfices sont plus discrets, mais Unibail Rodamco, Engie, ainsi que Burberry et Imperial Brands au Royaume-Uni, Cisco et Walmart aux États-Unis, seront les principaux noms à surveiller.
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A L’AFFICHE : Secteur Pharmaceutique
Pilier stratégique des économies modernes, l’industrie pharmaceutique mondiale aborde l’année 2025 dans un contexte de profonde transformation. Forte d’une croissance résiliente post-pandémie, soutenue par l’innovation thérapeutique et la pression démographique, elle s’impose comme l’un des rares secteurs capables d’allier perspectives de long terme et capacités de résistance en phase de ralentissement macroéconomique.
Le marché pharmaceutique mondial atteint environ 1 155 milliards de dollars en 2024, en hausse de +5,1 % sur un an, avec une croissance annuelle moyenne attendue de +4,7 % jusqu’en 2029. Cette progression repose sur quatre piliers structurants : le vieillissement de la population mondiale, la hausse des maladies chroniques, le besoin croissant en accès aux soins dans les pays émergents, et surtout, un cycle d’innovation thérapeutique particulièrement dense.
Poids des segments thérapeutiques :
🧬 Oncologie : segment dominant avec 194 Md$ en 2024, CAGR 2023–2029 de +8,6 %. Concentration forte autour d’immunothérapies et thérapies ciblées.
🩸 Antidiabétiques : croissance dynamique (+7,4 % CAGR), tirée par l’essor de l’obésité et du diabète de type 2.
🧫 Vaccins : malgré le reflux post-COVID, le segment reste stratégique avec CAGR +9,7 %, notamment porté par les plateformes mRNA.
💊 Autres segments notables : immunosuppresseurs (+14,8 %), antiviraux (+4,5 %), dermatologie (+5,5 %), anti-hypertenseurs (+0,2 % stable).
Régions dominantes :
🇺🇸 États-Unis : 55 % du marché mondial en 2024 (630 Md$), leader en R&D et pricing power.
🇪🇺 Europe : Allemagne, France et Royaume-Uni restent des marchés majeurs mais avec un poids relatif en baisse (17 % du total).
🇨🇳 Chine : deuxième marché mondial, à fort potentiel de croissance.

Tendances clés à l’horizon 2025 :
1️⃣ Forte intensité R&D
Environ 25 % du chiffre d’affaires est réinvesti en R&D.
Les dépenses mondiales en R&D devraient atteindre 328 Md$ en 2029, avec une orientation majeure sur l’oncologie (37 % des essais cliniques).
2️⃣ Fin des brevets (patent cliff)
Plusieurs blockbusters comme Humira (AbbVie) ou Keytruda (Merck & Co) approchent de la fin de leur exclusivité, favorisant l’essor des biosimilaires.
3️⃣ mRNA et thérapies innovantes
L’essor des thérapies à ARN messager pourrait s’élargir à d’autres pathologies (HIV, Alzheimer, oncologie).
Défis : stabilité moléculaire, délivrance ciblée, acceptabilité réglementaire.
4️⃣ Digitalisation de la santé
Usage accru de la télémédecine, e-pharmacies, données de santé (health data platforms).
Les marchés comme l’Inde, la Chine ou les États-Unis sont en pointe sur l’achat de médicaments en ligne.
5️⃣ Natural OTC et « green pharma »
Croissance des produits naturels (ex. : Zarbee’s, Emergen-C), portés par la demande de transparence, santé préventive et tendances ESG.
Enjeux et opportunités pour les investisseurs
💰 Opportunités
✅ Accent sur les thérapies de précision, l’oncologie, et la santé numérique.
✅ Consolidations attendues dans les biotechs (M&A).
✅ Besoins croissants dans les marchés émergents (Inde, Amérique latine, Afrique).
⚠️ Risques
🚫 Pressions réglementaires et sur les prix (ex : réforme Medicare aux US).
🚫 Défis logistiques pour les chaînes d’approvisionnement (notamment API).
🚫 Sensibilité aux décisions de santé publique post-COVID (vaccins, financement).

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Extrait du rapport sur cartographie des produits structurés commercialisés auprès des investisseurs particuliers en France par l’AMF et l’ACPR:
« En 2024, l’ACPR et l’AMF ont créé un groupe de travail visant à cartographier le marché des produits structurés, marqué par un fort développement entre 2021 et 2023.
Un produit structuré est un placement (fonds d’investissement, titre de créance, etc.) dont la valeur dépend de l’évolution d’un actif financier sous-jacent (action, indice boursier). Sa formule de calcul est définie lors de la souscription, et les conditions de rendement sont fixées à l’avance, et peuvent donc être expliquées au client avant la signature du contrat. En raison de leur complexité, ces produits peuvent être mal compris par l’épargnant et font donc l’objet d’une vigilance particulière des deux autorités, qui avaient adopté une doctrine sur leur encadrement dès 2010.
L’objectif de cette cartographie est de recenser les produits structurés vendus aux particuliers tant en assurance-vie qu’en comptes-titres. Elle vise à quantifier précisément la dynamique des collectes annuelles, à identifier les principaux circuits de commercialisation, ainsi que les principales caractéristiques de ces produits (niveau de risque, performance, sous-jacent notamment). Les produits structurés concernés par l’étude sont les titres de créance et les fonds à formule commercialisés sur le marché français entre 2021 et 2023. La cartographie a été réalisée sur la base de données collectées auprès de 10 banques représentant l’essentiel des produits structurés commercialisés en France auprès d’une clientèle de particuliers.
Ce travail de cartographie a permis de mettre en évidence plusieurs enseignements :
- La commercialisation des produits structurés en France auprès d’une clientèle non professionnelle est très dynamique, passant d’environ 23 Mds d’euros en 2021 à près de 42 Mds d’euros en 2023. Cette progression s’explique notamment par (i) l’entrée sur le marché d’un nouveau producteur (banque étrangère) et (ii) une augmentation des volumes chez les producteurs historiquement présents sur le marché français, en particulier chez le leader historique du marché.
- La commercialisation des produits structurés est réalisée très majoritairement en assurance-vie (au moins 80% vs. 20% en offres au public / comptes-titres). Si ces produits sont commercialisés auprès de particuliers, pratiquement la moitié des produits excluent le grand public en le qualifiant de marché cible négatif, et une part notable des produits (8%) sont uniquement réservés à une clientèle « avancée ».
- La part de produits offrant une protection totale du capital à l’échéance est en constante augmentation depuis 2021 (plus d’un tiers des produits émis en 2023) tout comme la proportion de produits les moins risqués (près de 40% de produits notés SRI 1 à 3 émis en 2023) qui a augmenté de 9% à 39%.
- Dans un contexte de marchés haussiers, ces produits ont très majoritairement enregistré une performance positive : une perte en capital est intervenue pour moins de 1% des produits remboursés sur la période 2021-2023, et le rendement annuel médian brut (hors impact des frais – difficiles à identifier sur ces produits – et de la fiscalité) distribué s’échelonne entre 6% et 7% sur la même période. Ces performances ne doivent pas occulter le risque de perte en capital en cas retournement du marché.
- Les produits structurés commercialisés présentent une structuration en adéquation avec la Recommandation ACPR 2016-R-04 et avec les règles de complexité fixées par la doctrine nationale sur les produits complexes (Position AMF 2010-05). Retraités des produits offrant une protection en capital à l’échéance, la majorité des produits commercialisés présente une structuration (« pay-off ») d’une complexité jugée faible à modérée. Toutefois, la part des structurations plus sophistiquées augmente légèrement en 2023. La plupart des produits sont indexés à des sous-jacents assez usuels (indices ou des actions). Les indices comportant un mécanisme de décrément représentent un peu plus du tiers des produits, en décroissance sensible depuis 2021. La thématique ESG connaît un recul notable. »
Lien : Cartographie des produits structurés commercialisés auprès des investisseurs particuliers en France
EAVEST s’engage depuis 2013 à rendre cette classe d’actifs transparente, compréhensible et accessible.
Pour cela EAVEST a constamment investi dans l’innovation :
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2014 : Création de la 1ere base de données de produits structurés en France.
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2016 : Publication des 1ers articles pédagogiques pour mieux appréhender le fonctionnement de ces produits.
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2017 : Lancement de » Mon Portefeuille », outil de consolidation et de suivi des produits structurés.
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Fin 2017 : Déploiement de l’Eavestpedia, encyclopédie dédiée aux produits structurés.
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2022 : Premier partenariat avec Manymore donnant accès à tous nos services aux utilisateurs de Prisme !
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2023 : Publication d’un livre pédagogique complet sur les produits structurés : Réussir ses investissements dans les produits structurés.
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Fin 2023 : Eavest innove et crée la première MarketPlace dédiée aux produits structurés !
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2024 : Rédaction de la formation validante ANACOFI sur les produits structurés
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Chez Eavest, nous croyons qu’une meilleure compréhension de ces produits, appuyée par des données claires et des analyses objectives, est essentielle pour garantir une distribution responsable. Nous poursuivons notre mission : offrir aux professionnels du patrimoine des outils d’aide à la décision performants
Si vous souhaitez être mieux éclairé sur un produit structuré ou affiner vos supports de communication, notre expertise est à votre disposition.
L’équipe Eavest.

» Nothing is impossible,
the word itself says I’m possible. »
Audrey HEPBURN,
né le 4 mai 1929
LETTRE HEBDOMADAIRE – 04/05/2025
CETTE SEMAINE
Les décisions de la Réserve fédérale (Fed) et de la Banque d’Angleterre (BoE) en matière de taux d’intérêt dominent la semaine, de même que les indices des directeurs d’achat (PMI) américains et chinois.
Les investisseurs continuent de surveiller de près les signes indiquant que la guerre commerciale, même si elle est généralement en pause, commence à avoir un impact sur les données.
Parmi les principaux résultats de la semaine, citons Palantir, AMD et Disney aux États-Unis, AXA, Véolia et Legrand en France.
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A L’AFFICHE : Terres Rares et
Métaux Stratégiques
Dans un monde où la transition énergétique, la digitalisation et les logiques de souveraineté redessinent les contours de l’économie mondiale, les terres rares et les métaux dits critiques s’imposent comme des ressources hautement stratégiques. Leur importance dépasse largement le cadre technique ou industriel. Ils sont devenus :
⚔️ des actifs géopolitiques,
🌐des leviers de puissance,
Et, pour les investisseurs, un champ d’opportunités mais aussi de risques.
🔬 Les définitions : entre rareté technique et criticité stratégique
Contrairement à ce que leur nom suggère, les terres rares ne sont pas rares dans la croûte terrestre. Il s’agit d’un groupe de 17 éléments (15 lanthanides + scandium + yttrium).
Leur rareté est en réalité économique : ils sont difficiles à concentrer, coûteux à extraire, et encore plus à raffiner.
Ce sont des composants indispensables à la fabrication :
🧲 d’aimants permanents (moteurs électriques, éoliennes),
🔋 de batteries,
📱 d’équipements électroniques,
🎯de technologies militaires.
Les métaux critiques sont quant à eux définis par deux critères :
➡️ leur importance économique élevée,
➡️ leur risque élevé de rupture d’approvisionnement.
Ces critères varient selon les pays :
🛡️ L’Europe, les États-Unis, le Japon mettent l’accent sur la sécurité d’approvisionnement,
🏭 La Chine, l’Australie ou le Canada raisonnent en termes de souveraineté industrielle.
⚡️ Des enjeux économiques structurants, entre tension sur l’offre et appétit croissant de la demande
Le principal moteur de la demande en métaux critiques réside dans la transition énergétique. Une voiture électrique contient jusqu’à six fois plus de métaux qu’un modèle thermique. Le cuivre, le lithium, le nickel, le cobalt sont indispensables à l’électrification des usages, aux batteries, et à la croissance des énergies renouvelables.
Parallèlement, l’offre reste extrêmement concentrée. La Chine assure :
➡️ près de 70 % de la production minière des terres rares,
➡️ 85 % du raffinage mondial.
Face à cette dépendance, dans le but de sécuriser les approvisionnements, de remonter dans la chaîne de valeur, et de positionner leurs actifs sur les segments les plus rentables (raffinage, recyclage, composants), les grandes entreprises minières ont engagé une vague de fusions-acquisitions.
En 2024 :
🤝 Rio Tinto a racheté Arcadium Lithium (6,7 Mds $),
🤝 Livent a fusionné avec Allkem pour créer un géant du lithium (10,6 Mds $)
🌐 Géopolitique des métaux critiques : vers une cartographie conflictuelle des ressources
🇨🇳 Chine :
➡️ En avril, elle impose des restrictions à l’exportation sur 24 terres rares et minéraux critiques, en riposte aux droits de douane américains (145 %).
🇺🇸 États-Unis :
➡️ Signature d’un décret présidentiel pour évaluer les risques sur la sécurité nationale,
➡️ Projet de stockage stratégique de métaux issus des grands fonds marins (initiative controversée sur le plan écologique).
🇪🇺 Union européenne :
Mise en œuvre du Critical Raw Materials Act, avec des objectifs ambitieux
➡️10 % d’extraction,
➡️40 % de raffinage,
➡️25 % de recyclage en Europe d’ici 2030
En conclusion, les métaux critiques ne sont pas un simple thème conjoncturel. Ils incarnent une mutation de fond dans l’économie mondiale, et, l’avenir de l’investissement responsable passera aussi par le choix éclairé des métaux du futur.
Pour les investisseurs avertis, ils offrent un levier de croissance durable, à condition de :
🌐 comprendre les logiques d’interdépendance,
🔍 intégrer les nouveaux paramètres du risque (géopolitique, technologique, environnemental),
💰 capter les dynamiques de création de valeur à chaque maillon de la chaîne.

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LES CHIFFRES DU MOIS
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Les indices boursiers
Résultat du mois d’Avril : un CAC 40 à 7593,87 points au 30/04/2025, soit une hausse de 2,59% sur le mois.

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La volatilité

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Les Fonds Vol Target

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Les indices Sponsorisés
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Indices sponsorisés géographiques
Parmi les indices sponsorisés géographiques, les valeurs sont en baisse avec une moyenne mensuelle des performances de -0,06%.

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Indices sponsorisés « thématiques »
La catégorie des Indices sponsorisés « thématiques » affiche une performance moyenne mensuelle en hausse de 1,61%.

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Le résumé du mois
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La situation économique en Europe
En avril 2025, l’économie de la zone euro a montré des signes de stabilisation, avec un indice PMI à 51,2, confirmant une légère amélioration de l’activité.
L’inflation a poursuivi sa baisse, atteignant 2,1 %, ce qui renforce les attentes d’un nouvel assouplissement monétaire de la BCE. Les taux ont été maintenus inchangés ce mois-ci, mais le ton accommodant de l’institution suggère une baisse possible en juin.
L’Allemagne a dévoilé un plan d’investissement de 10 milliards d’euros dans la transition énergétique, tandis que la France a vu son déficit commercial se réduire légèrement.
Toutefois, la croissance reste fragile, avec une demande mondiale atone et la persistance des tensions commerciales transatlantiques. L’OCDE maintient sa prévision de croissance inchangée à 1,0 %, soulignant une reprise lente et incertaine.
La situation économique aux Etats-Unis
En avril 2025, l’économie américaine a montré des signes de ralentissement, avec un indice PMI composite en baisse à 49,7, indiquant une contraction modérée de l’activité.
L’inflation a légèrement reculé à 2,8 %, mais reste au-dessus de l’objectif de la Fed, qui a maintenu ses taux directeurs inchangés, tout en laissant entendre qu’un assouplissement monétaire pourrait intervenir au second semestre si la tendance se confirme.
Le marché du travail reste solide, avec un taux de chômage stable à 3,9 %, bien que la création d’emplois ait légèrement ralenti.
Les tensions commerciales avec la Chine et l’Europe ont continué de peser sur les exportations, tandis que la consommation intérieure a montré des signes d’essoufflement.
Globalement, les perspectives économiques restent prudentes, avec une croissance attendue autour de 1,6 % pour 2025 selon les dernières prévisions du FMI.
La situation économique en Asie
En avril 2025, l’économie asiatique a affiché une dynamique contrastée, portée par la résilience de certaines économies tout en étant freinée par une demande mondiale affaiblie.
La Chine a enregistré une croissance modérée, avec un PIB en hausse de 4,5 % sur un an, soutenue par des mesures de relance ciblées, notamment dans les infrastructures et la consommation intérieure. Toutefois, l’immobilier reste un point de fragilité.
Au Japon, la croissance a stagné, affectée par la baisse des exportations et une inflation toujours faible à 1,2 %, ce qui a conduit la Banque du Japon à maintenir sa politique ultra-accommodante.
En Inde, la croissance reste robuste avec un rythme annuel estimé à 6,8 %, portée par la demande intérieure et les investissements publics.
Globalement, l’Asie reste un moteur de l’économie mondiale, mais subit les contrecoups des tensions commerciales internationales et du ralentissement des grandes économies occidentales.
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L’équipe EAVEST
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Les indices ici évoqués sont purement systématiques, sans aucune contribution discrétionnaire d’aucunes parties.
Les règles des indices sont accessibles au public.
Sources : Refinitiv / Investeam / Les Echos

Avertissement de STOXX
STOXX et ses Concédants ne soutiennent, ne garantissent, ne vendent ni ne promeuvent en aucune façon les valeurs ou les titres financiers ou les options ou toute autre appellation technique basées sur les Indices et déclinent toute responsabilité liée au négoce des produits ou services basés sur les Indices.
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« Dans chaque bataille, il arrive un moment
où les deux camps considèrent qu’ils sont battus.
Celui qui continue à attaquer remporte la victoire. »
Ulysses S. GRANT,
né le 27 avril 1822
LETTRE HEBDOMADAIRE – 27/04/2025
CETTE SEMAINE
Les données sur l’économie et les entreprises se succèdent à un rythme effréné cette semaine.
Les chiffres de l’emploi aux États-Unis (ADP & NFP) seront avec les PIB Européens les chiffres importants, mais la confiance des consommateurs américains et l’indice des directeurs d’achat chinois (PMI) seront également à surveiller.
La Banque du Japon (BoJ) devrait laisser ses taux d’intérêt inchangés et pourrait commenter la situation actuelle, compte tenu de l’inquiétude généralisée concernant les droits de douane.
La semaine sera à nouveau chargée en publications de bénéfices français, américains et britanniques avec en autre les bénéfices des banques françaises et britanniques, de TotalEnergies, Stellantis, des deux géants pharmaceutiques britanniques, ainsi que ceux d’Amazon, d’Apple, de Meta et de Microsoft.
Et bien sûr, les investisseurs pourraient être confrontés à d’autres gros titres de la Maison Blanche sur les tarifs douaniers.
LES CHIFFRES ECONOMIQUES

LES NEWS
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LES PERFORMANCES




LE GRAPHE DE LA SEMAINE

A L’AFFICHE : Perspectives Macroéconomiques
Européennes 2025
L’Europe aborde 2025 dans un contexte singulier :
➡️ jamais, depuis la crise des dettes souveraines, la croissance n’avait semblé à ce point tributaire de facteurs exogènes – guerre commerciale entre Washington et Pékin, incertitudes énergétiques, fragmentation géopolitique –
➡️ et pourtant si portée par des ressorts internes : un marché du travail toujours tendu, des salaires réels en redressement et l’annonce d’un réarmement budgétaire sans précédent depuis la fin de la guerre froide.
📈 Une reprise qui peine à s’affirmer
Les dernières Staff projections de la BCE actent un scénario de « réveil en demi‑teinte », le PIB de la zone euro ne progresserait que de 0,9 % en 2025, avant d’accélérer légèrement à 1,2 % en 2026 ; ces chiffres ont été revus à la baisse de 0,2 point depuis décembre 2024, l’Institution pointant « l’effet paralysant de l’incertitude commerciale et des pertes de compétitivité persistantes » sur l’investissement et les exportations.
Dans le même temps, d’autres projections telles celles d’Allianz Research, plus pessimistes encore, ne tablent que sur 0,8 % cette année, soulignant que la contraction du commerce mondial amputera 1,5 point de la croissance des échanges et plongera même les flux de biens en territoire négatif (‑0,5 %)
Si la composante externe freine l’activité, la consommation privée devrait, elle, reprendre le flambeau. La BCE anticipe en effet un net rebond du revenu réel grâce à des hausses de salaires encore robustes (+3,4 %) et à la décrue attendue de l’inflation. La normalisation progressive de l’épargne de précaution – toujours élevée depuis la pandémie – devrait également soutenir les dépenses des ménages.
🔻Inflation : dernière vague avant la cible
Après deux années de glissement désinflationniste, l’indice HICP se cantonnerait en moyenne à 2,3 % en 2025 avant de converger vers l’objectif de 2 % au premier trimestre 2026. La légère bosse anticipée cette année tient à trois facteurs :
✅ Énergie : la comparaison avec les prix très bas de 2024 crée un effet de base haussier, malgré des cours du Brent que la plupart des analystes revoient désormais plutôt vers 66 $/bbl en moyenne annuelle,
✅ Alimentation : selon la BCE, le renchérissement des matières premières agricoles fait remonter la composante alimentaire autour de 3 % l’été prochain avant un reflux stable à 2,2 % d’ici 2027.
✅ Services : la pression salariale reste vigoureuse mais devrait progressivement s’effriter à mesure que la productivité se redresse et que le marché du travail ralentit.
Pour la politique monétaire, cette trajectoire ouvre la porte à un assouplissement graduel : Allianz imagine un taux de dépôt de la BCE ramené à 1,5 % fin 2025 (trois baisses de 50 pb), tandis que le marché price déjà un premier mouvement dès juin.

💰 Budgets : la fin de l’orthodoxie ?
Sur le front fiscal, le ton a changé :
➡️ l’Allemagne, longtemps chantre de la « Schuldenbremse », assume désormais une relance ciblée sur le financement des infrastructures et de la défense. Allianz chiffre l’impact à +0,3 point de PIB en 2025 pour Berlin, mais prévient d’un dérapage potentiel du ratio dette/PIB vers 75 % à horizon 2030.
➡️ Au niveau agrégé, la BCE projette un déficit stabilisé autour de 3,2 % du PIB et une dette de la zone en légère hausse ; l’Institution souligne toutefois que l’enveloppe globale reste accommodante par rapport à 2019, la plupart des mesures post‑pandémie n’ayant été que partiellement retirées.
➡️ Cette inflexion budgétaire, conjuguée à la poursuite du quantitative tightening de l’Eurosystème (40 Mds € de remboursements mensuels), gonflera l’offre nette de Bunds ; Allianz en mesure l’effet à +30 pb sur la fair value du 10 ans allemand, effet compensé par la baisse attendue des taux directeurs.
🔮 Réarmement, transition et attractivité boursière
Côté marché, le rallye européen du premier trimestre – meilleure surperformance relative face au S&P 500 depuis trente ans – provient d’un simple re‑rating, rappelle BlackRock, « les bénéfices devant à présent prendre le relais ».
La thématique défense, portée par le saut budgétaire et la redéfinition ESG (intégration partielle dans les fonds Article 8) restera au cœur de la rotation sectorielle ; J.P.Morgan estime que jusqu’à 18 Mds € d’actifs « ESG light » pourraient se redéployer vers l’aéro‑défense.
En anticipation des coupes BCE et du ralentissement, un allongement graduel de la duration core sur obligations d’Etat (Bund 7‑10 ans) et/ou une surpondération des obligations IG (Investment Grade) Europe défensif (utilities/telecom) pourraient se matérialiser.

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« L’administration doit être
ferme pour l’ordre,
et libérale pour les libertés. »
Louis Napoléon BONAPARTE,né le 20 avril 1808
LETTRE HEBDOMADAIRE – 20/04/2025
CETTE SEMAINE
Alors que les indices rapides des directeurs d’achat (PMI) sont publiés cette semaine, l’accent sera mis sur la saison des bénéfices.
En France, près de la moitié des valeurs du CAC40 publieront leurs résultats alors qu’aux États-Unis, de grands noms tels que Tesla et Boeing seront sur le devant de la scène.
Toutefois, si ces publications sont importantes, des deux côtés de l’Atlantique, il est probablement trop tôt pour avoir des indications initiales de l’impact sur les entreprises, du nouveau régime tarifaire américain.
LES CHIFFRES ECONOMIQUES

LES NEWS
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LES PERFORMANCES




LE GRAPHE DE LA SEMAINE

A L’AFFICHE : Les Bancaires Européennes
Pendant plus d’une décennie, les banques européennes ont été les symboles d’un secteur englué dans la stagnation, plombé par des taux d’intérêt négatifs, une croissance atone et une série de crises politiques et réglementaires.
Pourtant, depuis la fin de la pandémie et plus encore en 2024-2025, elles opèrent un spectaculaire retournement. Résilientes face aux turbulences des marchés mondiaux et soutenues par un environnement de taux plus favorable, les banques du Vieux Continent dépassent désormais les attentes et se repositionnent comme des acteurs dynamiques et compétitifs.
Le catalyseur ? L’inflation post-pandémique et la guerre en Ukraine, qui ont forcé la Banque centrale européenne (BCE) à relever ses taux.
Résultat :
➡️ Des marges d’intérêt restaurées, des bilans plus solides et un retour à un modèle économique viable.
➡️ Un TSR (Total Shareholder Return) de +20,8 % au 1er trimestre 2025, contre -5,2 % pour leurs homologues américaines.
➡️ L’indice Euro Stoxx Banks a progressé de plus de 52 % sur l’année 2024, dépassant les géants de la tech,
➡️ et, est en tête des secteurs les plus performants du continent, depuis janvier 2025, des établissements comme Société Générale (+44 %), Banco de Sabadell (+39 %) ou encore Banco Santander (+38 %) mènant la danse.

Au-delà de la hausse des taux, c’est l’ensemble du modèle bancaire européen qui s’est adapté et renforcé avec :
✅ Une rentabilité retrouvée : Les banques européennes affichent un ROE supérieur à 11 %, et certaines comme Société Générale ont même vu leurs bénéfices exploser (+60 % en 2024).
✅ Une valorisation attractive : Malgré leur surperformance récente (+52 % pour l’Euro Stoxx Banks en USD en 2024), les banques restent modestement valorisées. Des établissements comme Intesa Sanpaolo se négocient à seulement 1,4 fois leur valeur comptable, contre 1,5x pour les banques américaines.
✅ Une diversification des revenus : Les revenus de commissions (gestion de fortune, trading, marchés de capitaux) jouent un rôle d’amortisseur face aux variations des taux. La collecte d’actifs et les activités de fusions-acquisitions se multiplient, comme l’indiquent les perspectives d’Axiom, renforçant la résilience du modèle.
✅ Une solide gestion des taux : Les banques ont réduit leur sensibilité aux taux courts, privilégiant les écarts de maturité et les courbes pentues. Le retour de la « maturity transformation » devient une opportunité plutôt qu’un risque.
Malgré leur rebond, les banques européennes restent moins chères que leurs consœurs américaines. Le ratio cours/bénéfice moyen est de 8 pour le STOXX Europe 600 Banques, contre 13,5 pour le KBW américain, et le rendement moyen du dividende atteint 5,9 %, soit plus du double du niveau aux États-Unis.
Tout n’est pas rose pour autant. Le secteur reste exposé à plusieurs risques :
➡️ Nouvelle guerre commerciale initiée par l’administration Trump : des mesures tarifaires annoncées le 2 avril 2025 font craindre un ralentissement mondial.
➡️ Divergence transatlantique : Tandis que la Fed freine l’assouplissement, la BCE pourrait encore baisser ses taux, avec des effets sur les spreads et les prêts immobiliers.
➡️ Hausse des coûts : Le ratio coût/revenu des banques européennes a atteint 60,6 % fin 2024, un niveau élevé.
➡️ Rendement peut-être à son pic : Certains analystes estiment que les profits pourraient avoir déjà atteint leur sommet cyclique.

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