Jeudi 13 décembre 2018

La note SRI et les produits structurés

PRIIPS ?

Packaged Retail Investment and Insurance-Based Products !

 

Derrière cet acronyme se cache le nom de la nouvelle réglementation européenne concernant les produits packagés à l’intention des investisseurs, en vigueur depuis le 1er janvier 2018.

 

Depuis le 1er janvier donc, pour chaque produit packagé commercialisé, (dont font parties les structurés) l’émetteur doit adjoindre un document, appelé Document d’Information Clés (DIC), ou KID. L’objectif est de donner une meilleure compréhension de ces produits et de faire preuve de plus de transparence auprès des clients finaux.

Un des apports de cette règlementation est l’apparition d’une nouvelle notation de risque, présente dans le KID. Cette note, comprise entre 1 et 7, est un indicateur se voulant intuitif et simple.

Elle permet au client de comparer les niveaux de risques de classes d’actifs très différents : les OPCVM, les fonds alternatifs, les EMTNs, les TNMTs, etc… en s’appuyant sur la même échelle d’évaluation.

L’enjeu de la note de risque est de faire comprendre au client final l’exposition au risque au moyen de l’indicateur SRI (Synthetic Risk Indicator), ainsi que ses différentes facettes, (et elles sont multiples : risque de change, notamment dans le cas de produits en devises étrangères, risque émetteur, risque de marché en cas de crise …).

Et ainsi de tordre le cou aux idées reçues sur les produits structurés.

En effet, 90% des produits structurés présents sur le marché français dit « retail » ont une note comprise entre 4 et 5 (visitez la base produit EAVEST, https://www.eavest.com/products/).

Les deux familles de produits du marché que sont les PHOENIX et les AUTOCALL sont, en général, notés respectivement 4 et 5.

 

CONSTRUCTION DU SRI – 2 ETAPES

La première étape consiste à choisir la catégorie à laquelle appartient le produit, parmi quatre.

La catégorie 1 regroupant les produits occasionnant une perte supérieure au montant initial, la catégorie 2 les fonds et produits indiciels, la catégorie 3 les produits et fonds structurés, et la catégorie 4 les produits dont la valeur ne dépend pas uniquement des données de marché.

Une fois celle-ci déterminée, une méthode de calcul spécifique du Market Risk et du Credit Risk est assignée.

Pour le Market Risk, il s’agit de déterminer la volatilité annualisée en s’appuyant sur différentes méthodologies en fonction des catégories de produits. Pour les produits structurés (catégorie 3), il s’agit d’appliquer un modèle statistique sur des données historiques.

La méthode de détermination du Credit Risk quant à elle dépend des notations de crédit octroyées à l’émetteur, émises par des agences de notations agrées.

Une fois les valeurs du Credit Risk et celle du Market Risk calculées, et combinées, on obtient la note de risque.

LES SCENARII DE PERFORMANCE

Une deuxième composante du KID : les scénarii de performance.

Quatre scenarii de performance sont donnés, sur des horizons court (1 an), moyen-terme, et à échéance : un scenario favorable, un scenario médian, un scenario intermédiaire et un scenario défavorable.  Les performances données sont calculées, après déductions des coûts.

Voici un exemple ci-dessous tiré d’un KID :

 

CONCLUSION

Tous ces éléments doivent permettre à l’investisseur d’avoir une idée plus claire des risques et des coûts liés à son investissement, et d’établir une comparaison avec l’ensemble des produits packagés.

Cependant, si l’esprit de la loi sera respecté à l’avenir, il n’est pas certain que la lettre le soit.

L’European Supervisory Authorities recueille depuis le 1er octobre 2018 les propositions de modification du KID de la part des professionnels de la finance, et ce jusqu’au 6 décembre 2018.

Plus d’informations sur :

https://www.esma.europa.eu/press-news/esma-news/esas-consult-proposed-changes-key-information-document-priips

 

Yaniv RUIMY

MSc Financial Markets & Investments

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