Mercredi 17 juin 2020

Aéronautique : nouvelle donne, nouveaux défis !

Cette crise inédite du COVID-19 occasionnant l’arrêt brutal des activités et des déplacements au niveau international a relancé notre attention sur l’espace aérien. L’occasion se présente donc de faire un point sur les réactions et les enjeux de quelques acteurs majeurs du secteur

Air France

Après de longues tractations, le syndicat bancaire et le gouvernement ont finalement consenti un prêt de 7 milliards d’euros à Air France. En contrepartie, la compagnie a dû s’engager à mettre en œuvre différentes mesures et engagements, à savoir :
– la réduction de 50 % de son volume d’émission de CO2 sur ses vols en France métropolitaine d’ici la fin 2024.
– la réduction de l’offre domestique de 40 % d’ici à la fin 2021 en allégeant le volume des vols sur les destinations où il y a une alternative ferroviaire avec une durée de moins de 2h30.
– l’accélération de la restructuration de la flotte d’Air France, avec la sortie anticipée des Airbus A380 et A340, qui permettra de passer de 6 à 4 types d’avions gros-porteurs chez Air France, tout en réduisant les émissions de CO2..

Boeing

L’avionneur américain a finalement repris la production de son 737 MAX, il faut rappeler que l’avion était cloué au sol depuis plus d’un an après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts… Fait important car le créneau des mono-couloirs était le segment de marché le plus important avant la crise du coronavirus. Et face aux nombreux changements occasionnés par les évènements, son poids devrait encore s’accroître car le trafic moyen-courrier est en effet susceptible de redémarrer plus rapidement que celui des long-courriers.
Parallèlement à cela, la compagnie a engrangé une commande de 1000 missiles pour l’Arabie Saoudite pour un montant de 2.6 milliards de dollars. La branche Défense du constructeur aura ainsi enregistré un chiffre d’affaires de 6 milliards de dollars. Un montant en retrait de 8 % sur un an – mais si l’on ajoute le feu vert de la Navy pour d’autres flottes au Brésil, aux Pays-Bas, au Japon, à la Thaïlande, à la Corée du Sud, au Qatar et à l’Inde, les demandes s’élèveraient alors à 3,1 milliards de dollars supplémentaires, ce qui est loin d’être négligeable.
Au final – cela s’ajoutant à un carnet de commandes de 64 milliards de dollars à fin mars dans la défense – en 2020 et pour la première fois, le chiffre d’affaires réalisé dans la défense, le spatial et la sécurité pourrait ainsi bien dépasser celui de l’aviation civile !

Airbus

Avec 130 000 salariés et un chiffre d’affaires de 66,8 milliards d’euros en 2017, le groupe est l’un des champions mondiaux du secteur aéronautique et spatial, toutes catégories confondues.
L’objectif de lancer dès 2035 un premier avion n’émettant pas de CO2 semble atteignable – et cela même si la solution de l’hydrogène, pile à combustible ou carburant synthétique n’est pas encore arrêtée et que la première étape pourrait déjà passer par un avion régional de plus petite taille qu’un A320.
L’Europe souhaite également être un partenaire important de la Nasa pour son programme Artémis de retour sur la Lune. L’ESA a d’ailleurs récemment annoncé la commande pour environ 250 millions d’euros à Airbus du troisième module de service européen d’Orion, le vaisseau spatial habité américain. Cette commande irriguera ainsi un grand nombre de fournisseurs spatiaux européens, dont Thales Alenia Space chargé des systèmes thermomécaniques du vaisseau.

Safran

Malgré le choc économique lié à la pandémie du Covid-19, et la baisse de chiffre d’affaire significative sur la période – ainsi que l’arrêt de la production du Boeing 737 Max depuis le 1er janvier dernier – le groupe Safran continue son incroyable expansion. En effet, rien ne semble freiner la course de ce géant qui équipe en moteurs les trois-quarts des avions monocouloir. Pour preuve, la hausse de 30,8% du coupon par action, reflet de celle du résultat net ajusté part du groupe (+34,5% l’an dernier) et qui fera imperturbablement passer le cap du milliard d’euros au dividende.
De plus, les synergies issues de l’acquisition de Zodiac, chiffrées à 250 millions d’euros d’ici 2022, devraient permettre de dépasser les 300 millions au-delà de ce terme.
En ces temps de crise, Safran déclarait même récemment être prêt à acheter certains de ses petits fournisseurs en difficulté qui ont un réel savoir-faire, les technologies ou les expertises critiques.

En tout état de cause, la crise liée au COVID-19 aura donc terminé d’entériner des décisions nécessaires de restructuration dans ce secteur majeur des équipementiers et autres acteurs de l’aéronautique. Mais elle aura également permis de conforter le cheminement vers les nouveaux enjeux et objectifs à développer et à réaliser dans les années à venir. Parmi eux la poursuite des programmes liés à l’industrie de l’armement, à la conquête spatiale – mais aussi la modernisation de la flotte aérienne et de ses services en alliant à la fois les points stratégiques économiques et écologiques, pour voguer ainsi vers de nouveaux horizons !

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