Lundi 09 mars 2020

Investir au temps du coronavirus

Valérie Plagnol  collabore à nouveau avec EAVEST !

« L’épidémie du Coronavirus, désormais baptisée Covid-19, n’a pas dit son dernier mot. Si elle semble en régression en Chine – mais les informations restent difficiles à vérifier – elle s’est répandue dans plus de 70 pays, et l’Europe après la Corée du Sud est en première ligne. Les Etats-Unis s’apprêtent à affronter l’épidémie.

La contagion économique gagne également.

Le secteur manufacturier chinois, déjà en repli, subit de plein fouet l’arrêt de l’activité. Le gouvernement qui avait entrepris de juguler les excès de la bulle de crédit, devra faire face à une accumulation de dettes non recouvrables que le secteur bancaire porte déjà avec difficulté. Sur le plan international, la Chine qui pèse près de cinq fois plus lourd qu’il y près de 20 ans, lors de la crise du SRAS, est au cœur d’un système complexe et extraordinairement imbriqué de relations interindustrielles, de chaînes de production éclatées et de lignes de fabrication en flux tendus. Les pays d’Asie du Nord et du Sud Est sont aujourd’hui le plus immédiatement et le plus directement menacés. Or, les autorités sont face à un dilemme particulièrement délicat : les seules mesures de lutte contre la maladie (la quarantaine) vont à l’encontre d’une remise en route rapide de la production. En attendant, les stocks s’épuisent. A mesure que l’épidémie s’étend, les restrictions de circulation sont de plus en plus nombreuses, les annulations d’évènements et de rassemblement également. Les services, jusque-là épargnés, sont percutés de plein fouet. A mesure que dure le confinement, les ressources financières pour les entreprises comme pour les ménages se raréfient. Le choc d’offre se transmet à la demande finale.

Les premières initiatives n’ont pas réussi à apaiser

Face à ces inquiétudes, les organisations internationales, les pays et les autorités monétaires ont commencé à se mobiliser. Mais si le marché est un bon thermomètre de la confiance, le moins qu’on puisse dire est que les premières initiatives n’ont pas réussi à apaiser la fièvre montante des investisseurs. En annonçant le 8 mars qu’elle allait accroître sa production de pétrole, l’Arabie Saoudite, lance une « guerre des prix » que les marchés ont interprété comme un nouveau signal négatif. La contagion et la perte de confiance gagne les investisseurs, d’autant plus qu’ils pressentent que les autorités monétaires n’ont plus que de très faibles marges de manœuvre. Les taux directeurs des banques centrales sont restés très bas, de nombreux états sont fortement endettés ; ceux qui le sont moins, semblent encore réticents à délier les cordons de leurs bourses.

Pour le moment, le scénario retenu est celui d’une durée relativement courte

La crise actuelle sensibilise particulièrement l’investisseur à la gestion de l’incertain. L’irruption d’une épidémie, ses conséquences humaines et économiques, dépendent de très (trop) nombreuses variables. Tout d’abord, le manque de certitude dans les données publiées rend toute estimation très fragile (exactitude dans le dénombrement des personnes atteintes et du nombre de décès, vitesse de propagation, production d’un antivirus). De ces questions découle la difficulté à évaluer la durée, l’ampleur et la sévérité de la maladie. Pour le moment, le scénario retenu est celui d’une durée relativement courte (le pic de la pandémie n’est pas loin, le retour du printemps atténuerait les risques) ; contenue essentiellement au territoire chinois pour l’essentiel des victimes (les mesures de confinement et de quarantaine auraient été efficaces) ; et peu sévère (certes le taux de mortalité est plus élevé qu’une grippe saisonnière, mais il reste encore bien inférieur à des pandémies comme le SRAS ou d’autres épidémies bien plus graves comme Ebola). Les conditions d’identification d’isolement des « clusters » infectés en Europe, retarderaient grandement la propagation du virus et en limiterait les effets.

Si la crise devait s’étendre

Face à ce scenario, les marchés commencent à envisager des alternatives plus graves.

Si la crise devait s’étendre, provoquer d’importantes pertes, et durer plus longtemps, d’un simple choc exogène, on passerait à des bouleversements plus critiques. Apparition de pénuries sur certains produits de première nécessité et hausses de prix, risques de faillites en cascades, intervention massive des Etats sous forme de relâchement budgétaire généralisé. Effondrement durable des prix de l’énergie et des matières premières, accélération des délocalisations/relocalisations hors de Chine.

La question est donc de trouver les supports d’investissement permettant de faire face au mieux à ces éventualités comme de tirer parti des opportunités qui se présenteront. Le malheur des uns peut parfois faire le bonheur des autres. L’incertitude qui plane sur la crise actuelle laisse place à plus de volatilité. Dans le cas d’un choc exogène passager, on assistera à une rotation au profit des secteurs en rebond et en privilégiant de nouveaux regroupement d’activités (les plus faibles étant condamnés à des alliances). Mais dans le cas d’une extension de l’épidémie, les comportements des investisseurs seront plus durablement altérés. Il est donc essentiel de pouvoir prendre le temps de la réflexion et du recul pour identifier les meilleures options. »

Valérie Plagnol
Achevé de rédiger le 9 mars 2020

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Cette analyse de Valérie Plagnol sur les conséquences actuelles du Covid-19 sur l’économie mondiale et les scénarios envisagés dans les mois à venir conforte notre positionnement stratégique sur des produits à vocation défensive.

Vous trouverez ci-dessous 3 propositions d’investissement :

Propositions

Pour en savoir plus sur ce type de produit rendez-vous sur la base produit Eavest en cliquant ici

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